La haute performance est un jeu rempli de réussites et d’erreurs où il faut constamment mettre le doigt sur les véritables facteurs qui permettent la réussite. Dans ce questionnement, certaines vérités sont plus difficiles à dire. Trimes s’est entretenu avec Jonathan Hall, actuel entraineur national de Triathlon Canada afin d’en savoir plus sur son cheminement et faire un état des lieux sur ses nouveaux combats.
Qui était Jonathan Hall avant d’être un entraineur ?
J’ai commencé à entraîner très jeune, en 1994. J’ai passé mon Niveau 1 d’entraîneur cycliste et en 1995, j’ai pu passer mon Niveau 2. J’avais 22 ans et 8 clients, mais au-delà de ça, je suis le fils de deux fantastiques parents qui ont eu le courage d’immigrer d’Australie en Angleterre. J’ai fait plein de sport, du foot, du tennis, mais je suis tombé amoureux de la course à pied très jeune et comme mon père, cycliste, courrait avec moi, je me suis mis au duathlon ne 1986. J’ai fait des courses avec Greg Welch en 86 si mes souvenirs sont bons et j’ai terminé mon premier triathlon la même année. Du duathlon au cyclisme, je suis rentré en équipe nationale en 1991 et ai passé plusieurs années à l’Institut du Sport australien (ISA) ce qui m’a permis d’obtenir mon premier diplôme d’entraineur. J’ai continué la compétition jusqu’en 2005en duathlon et cyclisme professionnel, mais j’avais toujours gardé un pied dans l’entraînement d’une manière ou d’une autre. Mon réel engagement professionnel est arrivé en 2003 lorsque j’ai été appelé par Tri Australia. Le reste, c’est l’histoire. J’aime profondément le triathlon, je pense que ça m’aide dans chaque instant de mon travail.
Quel a été le tournant qui t’a fait vouloir devenir coach ?
On était obligés de prendre des cours de coaching quand on était à l’ISA, mais je me suis très vite rendu compte que a) j’aimais ça et je trouvais ça intéressant et b) les gens venaient me voir pour des conseils et n’en devenaient que meilleurs avec mon aide. J’ai toujours aimé aider les gens à atteindre leurs buts, peut-être même plus que d’atteindre les miens. La progression a été que je me suis vu offrir un poste de coach à temps plein en Australie et je me suis dit, pourquoi pas. C’était il y a 12 ans et ça me paraît être il y a des années, 4 jeux olympiques pour 3 pays différents. Je pense qu’au travers de mes discussions, avec les autres coachs est ressorti le fait que tu peux prendre la décision de devenir entraîneur, d’en faire son métier, mais le succès est lent et la décision difficile à prendre et ensuite, tu dois être assez chanceux pour être embauché. C’est compliqué de rentrer dans le milieu, mais aussi compliqué d’en sortir!
Est-ce que ton expérience d’athlète a pu influencer le coach que tu es aujourd’hui ?
Oui, oui, mon passé d’athlète m’a largement influencé. Je place mon éthique de travail sur les principes que mes coachs ont pu me demander en tant qu’athlète, et j’étais vraiment en demande à ce moment-là. Je savais que si j’avais qu’un seul espoir de devenir le meilleur, je devais l’être à 100%. Ça signifiait que mon coach devait se donner à 100% aussi. J’utilise mon expérience comme une référence et je travaille dur afin de ne jamais devenir hypocrite ou un coach que je n’aurais pas aimé avoir en tant qu’athlète. Je ne pense pas qu’il faille obligatoirement avoir été athlète pour devenir entraîneur, mais je pense que ça aide. J’ai eu assez de chance d’avoir eu de grands et talentueux coachs et j’ai vécu dans plusieurs pays où j’ai pu faire de la course à pied, du vélo, du triathlon, du duathlon en compétition sur quasiment chaque continent donc j’ai vraiment gagné en expérience. L’expérience ne peut être que bénéfique, mais j’ai travaillé dur pour acquérir la certitude que mes connaissances découlaient de mon expérience. J’ai aussi ce truc, un peu bizarre de reconnaitre des schémas de fonctionnement un peu partout où j’en vois et je crois que dans les exercices qu’on donne, on retrouve ces schémas, ces façons de fonctionner. J’ai aussi travaillé dur pour être capable de distinguer mes forces et ramener mes faiblesses à un niveau raisonnable ; j’ai aussi travaillé dur pour rassembler autour de moi une équipe avec des gens bien plus intelligents que moi. Je pense qu’en tant qu’athlète, j’ai su rester humble et qu’en tant que coach, je dois essayer de l’être aussi.
Tu as créé la surprise en quittant le poste de directeur « HP » à USAT pour aller travailler pour Triathlon Canada, qu’est-ce qui a motivé ce changement ?
Il y avait une infinité de raisons qui auraient pu motiver ce choix, mais en réalité, il n’a fallu que d’une seule. J’avais été engagé par USAT pour un poste en particulier et pour une variété de raisons plus ou moins politiques, j’ai été incapable de remplir mes missions comme je l’aurais voulue. Le fait que je sois marié à Erin Densham et le fait qu’elle était et est toujours vue comme une menace est quelque chose que nous n’avions jamais vraiment bien géré et je me suis retrouvé à aire des tâches quelconques et en deçà de mes attentes. J’avais été engagé pour travailler avec les entraîneurs, mais il s’est avéré qu’il y avait très peu de coachs à temps plein donc je me suis retrouvé à coacher et ça a causé des problèmes. Du coup, à la fin, je me suis retrouvé très bien payé pour faire pas grand-chose et je m’ennuyais! J’ai décidé que je valais mieux en tant qu’entraîneur, mais il n’y avait aucun poste à pourvoir dans ce milieu-là aux États-Unis et quand Tri Can a annoncé leur recherche pour un poste d’entraîneur pour les athlètes en développement à Victoria, j’y ai vu un projet très intéressant et j’ai décidé de changer. J’ai perdu en salaire, mais j’étais largement plus heureux dans ce projet et dans le fait de travailler avec de jeunes athlètes et une fédération qui avait des besoins spécifiques.
Mais depuis ton arrivée au Canada beaucoup de choses ont changé… et pas pour le mieux…
Oui, les choses ont changé très vite comme elles ont, de toute façon, tendance à le faire dans le milieu sportif. J’ai rapidement réalisé que nous avions beaucoup d’athlètes blessés et que les relations avec Tri Can dysfonctionnaient. Ça n’avait rien de très différent des autres fédérations pour lesquelles j’avais travaillé, mais là, les choses changeaient rapidement. Libby Burrell s’est vu offrir un job pour OTP (à nous le podium) et je ne peux pas lui en vouloir de l’avoir accepté. Donc la personne qui m’a recruté est partie deux mois après que j’ai commencé, on a eu un entraîneur « en chef » qui était plus tourné vers ses athlètes internationaux et comme ses athlètes canadiens étaient blessés physiquement et psychologiquement, cela a créé une véritable animosité, et on a ensuite subi des coupes budgétaires d’OTP et Tri Can. On est passés d’un budget de $ 1,2 million à $ 600K et ce fut aussi un changement qui a pris les gens par surprise. Des gens ont perdu leur emploi et on avait peu de marge de manœuvre pour attirer de nouvelles personnes. On a engagé un Directeur technique haut niveau à mi-temps qui nous était hautement recommandé et payé $ 1000 par jours, mais c’était finalement bien trop et hors de notre portée. C’était une période difficile, j’ai vraiment commencé à me poser des questions sur ce que je faisais, mais j’ai décidé de continuer sur cette lignée avec les athlètes comme la majorité n’y était pour rien.
Et pendant un moment, tu as été directeur technique haut niveau pour Tri Can…
Oui, quand le directeur technique à temps partiel est parti, j’ai accepté de reprendre le flambeau. Quand j’ai été engagé au début, c’était en tant qu’entraîneur qui aurait aussi joué le rôle de directeur technique pour plus tard. Je ne me limitais pas à ça, mais c’était quelque chose que je considérais en attendant quand j’ai vu mes 12 premiers mois. J’ai donc endossé ce rôle de directeur comme je savais qu’en plus les sélections olympiques étaient source de problèmes et n’avaient pas été menées correctement. J’étais en quelque sorte un martyr et on m’avait demandé de sélectionner une équipe et donc de dire à certains athlètes qu’ils n’iraient pas aux Jeux. Ceux-là se souviendront de moi toute leur vie comme le type qui ne sélectionnera jamais, bien que les ordres et la politique ne viennent pas de moi et que je ne faisais que suivre la politique de la maison d’un point de vue légal. J’avais été très clair avec Tim Wilson, si je fais la job maintenant, ça ne sera plus à faire. Ils ont choisi pour moi de le faire en mai, et quand ils ont « fait leur pub », je n’ai jamais postulé. J’ai passé 5 mois merdiques à jouer au directeur technique et dire aux gens ce qu’ils n’avaient pas l’habitude d’entendre. J’ai ruiné pas mal de relations comme je tenais les personnes pour responsables, je ne pouvais pas recommencer à zéro comme directeur technique et si j’avais choisi la manière douce entre mai et septembre, j’aurais tenu les athlètes et coach en échec et rendu tout le contraire d’un service à Tri Can. J’ai aussi fait économiser à Tri Can environ $ 120K en ayant une personne qui était sur trois jobs en même temps. Je ne le referai pas, j’ai détesté chaque minute de tout ça et ça a encore un impact aujourd’hui.
Comment expliques-tu le fait que nos athlètes aient « sous-performé » aux Jeux olympiques ?
Facile, nos athlètes étaient blessés et/ou malades, en 2016, en 2015, c’est des schémas répétitifs quand tu y fais attention. On a seulement pu qualifier 5 athlètes, mais on avait réellement que 3 hommes à choisir et hormis les femmes, tous les 5 étaient blessés ou revenaient de blessure. Jusqu’à Rio, nous n’avions eu qu’une seule athlète féminine qui avait été blessée, nous n’avions qu’une seule athlète qui avait été blessée en avril et qui avait du mal à revenir, nous n’avons eu qu’une seule athlète qui était blessée en mai et avait raté des entraînements clés et notre « choix alternatif » était blessé aussi. Ensuite, on a eu un athlète qui, à Rio, s’est vraiment blessé, reparti en béquilles et un qui a eu la malchance de tomber à vélo. Notre « choix alternatif » ne m’a plus jamais reparlé après qu’on ne l’ait pas sélectionné donc on n’avait même pas de réel plan de secours. Il était destiné que ce serait comme ça bien avant les Jeux.
Là, on a entendu que Tri Can est affecté par un certain nombre de coupes budgétaires dans plusieurs programmes, peux-tu nous en dire plus ?
Je ne peux pas vraiment rentrer dans le détail, mais je peux dire ça. Nous avons été créés pour performer, or nous n’avons pas réussi à le faire à mesure que nous avons été financés. Ce n’est pas compliqué, on a mérité ces coupes. OTP a été très généreux avec nous, nous avions demandé plus d’argent à plusieurs occasions pour nous aider à être plus performants, nous avons obtenu cet argent, nous n’avons pas performé, et voilà! Nous avons subi les coupes budgétaires. C’est un environnement propice à la performance et pourtant nos athlètes et entraîneurs n’ont pas réussi à être bons. Le challenge est toujours magnifié. Tri Can arrivait à une fin de programme de financement que nous avions reçu de TECK et comme chacun le sait, c’est vraiment très dur d’attirer de nouveaux sponsors quand les performances ne sont pas là. C’était un effet boule de neige ou finalement un petit groupe de personnes étaient tenues pour responsables et pointées du doigt. Je dirais qu’on a touché le fond, en quelque sorte. Les attitudes, les attentes changent donc nous finirons bien par être là à un moment.
Mais, si les athlètes disent que c’est injuste, que c’est à cause de contre-performances… Par la force des choses, ne penses-tu pas qu’il faut changer notre culture de la performance ?
Malheureusement, et pareillement à d’autres fédérations, les athlètes en viennent à vouloir être soutenus, qu’ils « performent » ou pas, certains disent que c’est un droit, ce n’est pas très important. Je dirais que les athlètes ont été soutenus avant d’être performants, ce qui est attendu comme un investissement de départ et une spéculation sur leur talent, mais ils ont grandis habitués à ce soutien et craignent de le perdre. Dans le « vrai monde », tu n’es pas payé pour rester chez toi et échouer, et mon inquiétude est que, non seulement, ce n’est pas bon pour le triathlon canadien, mais que ces athlètes vont en souffrir une fois leurs carrières terminées. Si tu gâtes un enfant, c’est compliqué de lui reprocher d’avoir été gâté !
Sans ces financements, est-il vraiment impossible de réussir ?
Disons qu’il y a un certain nombre de financements et, soyons honnêtes, les athlètes touchent toujours personnellement de l’argent. Le gouvernement approvisionne autour de $140 000 pour nos athlètes, aucun autre pays dans le monde ne fait ça. L’Espagne a très bien réussi sans financements et le programme olympique des US n’est pas financé autant que les gens l’imaginent.
Les athlètes gagnent des médailles, pas l’argent. Donc oui, si on a des athlètes et des entraîneurs aussi désespérés que talentueux, alors on a une chance. C’est un test.
C’est compliqué pour Tri Can de me maintenir en tant que coach, mais il devrait y avoir plein de coachs qui vont se battre pour la place. L’an passé, aux NPC (Centre national) à Victoria, nous n’avions pas pris un centime de Tri Can, nous avions l’argent d’OTP, Triathlon BC et des fonds de soutien d’Edmonton Triathlon Legacy, donc on s’en est bien sorti. Aucune blessure, tous les athlètes ont progressé, et ce, avec peu d’argent donc oui, c’est faisable. Les athlètes vont devoir commencer à utiliser leurs moyens personnels pour se rendre sur des courses et financer leur entraînement au lieu d’acheter une voiture ou payer l’hypothèque, mais c’est une nouvelle réalité. Donc on avait assez d’argent, il faut juste qu’on commence à le dépenser au bon endroit et ne pas s’attendre à ce qu’il file directement à la banque.
Donc, tu restes positif quant au futur de ces athlètes ?
Je suis divisé, je vois le talent, mais je ne vois pas la culture de la performance, et la culture que je vois est celle d’une volonté de gagner amère, malheureuse. Il n’y a ni le temps ni l’espace pour ce genre de choses. On a un groupe de très jeunes athlètes donc ça demandera du temps et de la patience, le challenge ne sera pas de les pousser parce qu’il n’y aura personne au-dessus pour les protéger. Je pense que les histoires de Kirsten Sweetland ou Paula Findlay sont des cas dont il faut tirer des leçons. Elles sont devenues les produits de leur environnement et aucune des deux n’est parvenue à atteindre son potentiel.
Peux-tu nous en dire plus à propos de ton groupe ?
Eh bien, le groupe est formé de jeunes athlètes de BC et d’autres qui sont venus à BC pour leurs études. On a ce fonctionnement où Libby « perfuse » des athlètes au groupe, ce qui me permet d’avoir des internationaux dont le rôle va être d’améliorer l’environnement d’entraînement. Nous n’avons pas de Canadiens avec pas mal d’expérience et qui pourraient jouer le rôle de mentor donc on compte vraiment sur nos internationaux pour jouer ce rôle-là auprès des jeunes canadiens et qui, en retour, sont entraînés. Ce n’est pas compliqué, mais ça demande un peu d’organisation. Je vois nos réussites tout en soulignant les échecs de Tri Can. On avait une athlète de 16 ans qui gagnait tout en junior au Canada et pour moi ce n’était pas une bonne chose qu’à 16 ans, on ait une athlète évidemment très talentueuse, mais on devrait avoir une athlète de 19 ans dans nos rangs en junior trop matures pour être battues par des athlètes de 16 ans. Donc là, on se retrouve avec tout le monde autour d’elle en disant que cette athlète est LA solution à nos problèmes. Ça a un air de déjà vu…
Donc mon groupe est focalisé sur sa volonté d’être les meilleurs possible sans pour autant prendre le risque de blessures mentales ou physiques ou de maladies. C’est un processus simple. On ne parle pas de gagner à tout prix, on parle de rester en bonne santé à tout prix et c’était bien assez pour obtenir de bons résultats en 2016. On s’entraîne à Victoria et on va en Arizona pour la préparation hivernale et les courses de début de saison qui sont toutes dans localisées dans des environnements où il ait chaud. C’est très simple, on nage, on roule, on court, on se muscle et on se repose. On a les meilleurs athlètes disponibles et on investit un peu d’argent, mais surtout beaucoup de ressources humaines pour les aider à se développer dans la bonne trajectoire.
Avec la popularité de plusieurs squads internationaux qui changent régulièrement leur « camp de base », est-ce compliqué pour un athlète de développer son entraînement en Amérique du Nord ?
Rien n’est jamais difficile, rien n’est jamais compliqué, c’est nous qui rendons les choses difficiles ou compliquées. Les gens vont graviter autour de programmes à succès et il n’y a aucune raison pour que ces programmes ne soient pas performants en Amérique du Nord aussi. Je suis convaincu que mon programme sera couronné de succès et on passe 90% de notre temps en Amérique du Nord. Personne ne change constamment de lieu de vie et je pense que dans ces programmes, on voit la fatigue et le turnover.
Tu es un entraîneur qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense vraiment. C’est plutôt singulier au sein de l’ITU, non ?
Je pense que dire ce qu’on pense est un jeu dangereux, où qu’on soit, à n’importe quel niveau. Je choisis mes combats, mais je suis un féroce défenseur des athlètes. Je l’ai déjà dit, et je le redis, je suis employé par une fédération nationale, mais je travaille pour les athlètes. C’est un équilibre du sport compliqué qui ne pourrait exister sans les sportifs, mais les sportifs n’auraient pas de terrain de jeu sans le sport. Je pense que le truc, c’est que chacun pense qu’il est plus important que les autres. Mon but c’est d’être juste, transparent et ouvert à la discussion et la collaboration. Je suis peut-être un peu old-school mais il est nécessaire d’avoir de l’empathie pour voir les choses au travers des yeux de quelqu’un d’autre. Et mon opinion, c’est que ni les athlètes ni, l’ITU, WTC, ou le CIO n’ont fait l’effort de regarder les choses différemment. C’est décourageant, en toute honnêteté, et la période pré-Rio était un moment où j’en suis venu à me questionner sur la validité de ce sport.
Dernière question, pour toi, qu’est-ce qu’un bon entraîneur ?
Un bon entraîneur est quelqu’un qui va créer des athlètes meilleurs ; mélangeant le oui et le non ; mettant au défi, mais soutenant ses athlètes ; il conduit les athlètes au succès et non à l’échec, il ne prend pas possession de ses athlètes comme d’un produit, ils ne les harcèlent pas ; il répond à leurs questions, mais leur en posant la plupart du temps ; ils améliorent sans obliger ; ils tracent dans le sable la ligne de ce qui est acceptable et de ce que le succès coûte. C’est sûr que ça aide si il sait nager/rouler/courir et il doit aussi être prêt à donner autant que ce qu’il demande à ses athlètes. Certains sont contrariés de ce mode de fonctionnement d’entraîneur, mais ils le sont encore plus par un fonctionnement à double vitesse. Un bon entraîneur reste à l’arrière-plan et laisse l’athlète sur le devant de la scène tant lorsqu’il y a succès qu’échec. (Et il y a toujours de l’échec), il protège ses athlètes. Ce ne sont que mes valeurs, après tout. Les athlètes décident de qui sont les bons entraîneurs, et ils n’avancent pas. À la fin de la journée, je regarde mon groupe, ils sont heureux, en bonne santé, et ils remportent des courses. J’aime cet ordre et j’espère que ça fait de moi un bon entraîneur.