À la lecture de la start list d’Abu Dhabi, on pouvait y découvrir avec surprise la présence de trois athlètes Syriens avec Mohamad Maso, Ahmad Mardini et Mohamad Alsabbag. Pour ces élites, face à la situation actuelle, le sport à une signification distincte, le message semblait fort…
Dans le cas de Mohamad Alsabbag, c’est un athlète bien connu au Canada puisqu’il est résident canadien, s’entraine et travaile à Montréal. Forcé de fuir avec son frère la Syrie en pleine crise en 2011, s’il était considéré comme l’un des meilleurs juniors, il mettra le sport entre parenthèses pour privilégier ses études. C’est seulement la saison dernière que le Syrien a décidé de revenir sur le circuit. Pour cela, il a décidé d’arrêter ses études et de se partager entre 4 jobs à demi temps.
Après Rio, il s’est tout de suite lancé dans le projet des JO Tokyo 2020. Si son enthousiasme semblait sans bornes, en quelques semaines la situation s’est très rapidement dégradée.
Les récentes mesures de Donald Trump ont rendu son entrée aux États-Unis très hypothétique, voire impossible. Un sportif universitaire canadien (Yassine Aber), né au Québec et de parents arabe s’est récemment fait refuser l’entrée aux États-Unis.
Par ce fait, dans le cas de Mohamad, ce sont plusieurs coupes continentales qui lui sont désormais interdites ainsi que des précieux points ITU. De plus, les déplacements pour les courses seront encore plus onéreux.
Malheureusement, cela ne s’arrête pas aux États-Unis. À seulement dix jours de la première série mondiale à Abu Dhabi, Mohamad vient d’apprendre que les Émirats arabes unis ne délivrent plus de visa aux Syriens.
La route pour Tokyo vient de prendre un sacré détour pourtant…
À noter que Mohamad Alsabbag profite du programme d’aide de développement ITU. Pour en savoir plus sur lui, son site mo2.tokyo.