C’est avec un sprint final qui restera gravé dans nos mémoires que la Néo-Zélandaise, Andrea Hewitt à retrouvé le chemin de la victoire en série mondiale. Trimes s’est entretenu avec elle afin d’en savoir plus sur sa performance.
J’imagine que Rio a été une déception pour toi.
Oui naturellement, j’étais « dégoutée » par mes Jeux Olympiques. J’étais plus ennuyée, plus que déçue parce que je sais que j’ai donné mon meilleur ce jour-là, mais les sensations n’étaient pas là. Après, j’ai commencé à être malade mais j’ai quand même essayé de terminer la saison, même si le focus n’était plus là…
Est-ce que cela a remis en cause ton retour en série mondiale. Tu pouvais faire la transition vers le long…
En fait, je ne me pose jamais ces questions-là. Je ne pense même pas à faire la transition pour la longue distance! Pour moi, c’est complètement un autre sport.
Quelles étaient tes attentes pour Abu Dhabi?
Elles sont toujours très hautes, mais tu ne sais jamais comment la course va se passer… Alors j’essaye juste de penser positivement.
Le nouveau parcours?
J’ai adoré le circuit de la Formule 1 Yas Island. La route est tellement belle et les virages serrés correspondent parfaitement à mes capacités.
Lors de la natation, tu sors à 40s…
J’ai pourtant travaillé ma natation durant l’intersaison, mais malheureusement, cela n’a pas paru à Abu Dhabi. J’étais à l’extérieur pour les premières bouées et on m’a poussé encore plus loin. J’ai une blessure au visage, alors j’ai été frappée… c’est souvent ce qu’il arrive quand tu nages là…
Mais tu es rapidement revenu à vélo…
Oui, j’étais tellement excitée de rouler sur le circuit. J’ai même dépassé la moto parce que je voulais profiter au maximum des virages pour les passer sans freiner. Alors mes lignes étaient clairement différentes. Tout de suite, j’ai pu me rendre comprendre que l’entente dans le groupe était excellente alors je n’ai jamais paniqué. En fait, j’ai pris beaucoup de plaisir et j’étais heureuse de pouvoir partager le travail avec Jodie Stimpson. On a réussi à rouler fort et après avoir rejoint la tête, ne jamais permettre au groupe en arrière de revenir sur nous.
Mais si Jodie t’aidait, que faisait les autres, il y a toujours ce doute d’en faire trop pour les autres et de le payer plus tard.
J’étais tout simplement en contrôle de ma propre course. Je me rendais aussi compte que notre groupe perdait des éléments. Chacun à sa propre tactique. Jodie était la plus active et je dois la remercier, elle m’a tout de suite poussé à fournir un meilleur effort.
Et la course à pied.
Le plan était de toujours garder la tête de la course. J’ai eu l’impression de trouver mon rythme dès la section avec la longue ligne droite. Il fallait surtout se concentrer sur les descentes, mais aussi sur les sections techniques.
Mais tu as attendu pour le sprint? Est-ce que c’était le scénario que tu voulais?
J’étais dans le moment! Dans le dernier kilomètre, je me sentais toujours bien… mais quand Jodie a démarré dans le dernier virage, j’avais déjà l’impression d’être à fond.
J’avais justement fait mon échauffement sur la ligne d’arrivée alors j’avais la connaissance de la distance restante. C’était vraiment un moment spécial de remporter la course en dépassant Jodie à quelques mètres de l’arrivée.
Cette victoire, elle signifie quoi?
Abu Dhabi était évidemment une victoire remplie en émotion. J’ai toujours l’impression que la course d’Edmonton en 2014 est ma dernière course où je me suis autant sentie en contrôle de la course. Pourtant, mes dernières victoires en série mondiale étaient en 2011 à Beijing et à Yokohama
Laurent croyait tellement en toi, j’imagine que pour toi, c’est le meilleur honneur que tu pouvais lui faire.
Tu sais, Laurent m’a dit qu’il se pensait meilleur en coaching qu’en athlète. Moi, j’ai toujours cru en tout ce qu’il me disait. Son savoir était indescriptible et il mettra toujours un sourire sur mon visage. Son charisme et son charme seront toujours présents dans mes résultats, c’est un honneur.