C’est une nouvelle saison, une nouvelle ère qui s’ouvre. L’année post-olympique est souvent synonyme d’une remise en question pour les athlètes, mais aussi pour les organismes. Voici les changements auxquels nous nous attendons en 2017.
Des courses plus spectaculaires?
Au fil des années, mais si cela peut paraitre anodin pour certains, l’ITU a su être plus exigeant dans les tracés de ses courses. Par exemple Abu Dhabi profitera d’un tout nouveau parcours avec de grandes sections sur le circuit de Formule 1. De cela, c’est surtout le côté technique du tracé qui a été retenu. Il faudra s’attendre à une course avec de nombreuses relances et des prises de risques dans les virages.
Aussi, Montréal monte en échelon et passera en série mondiale. Lors de sa première édition en coupe du monde, les athlètes ont grandement apprécié un parcours très semblable à celui d’Hambourg. Avec quelques cotes, tout est là pour faire la sélection.
Autre initiative importante, le Top 8 mondial sera désormais muni d’un casque de bain avec une ligne de couleurs. Cela devrait permettre de mieux suivre la progression dans l’eau des favoris.
Des courses moins denses?
Malheureusement, les athlètes et les structures subissent généralement le contre coup des Jeux olympiques. Certaines fédérations observent des coupures drastiques dans leurs budgets. De plus, pour les athlètes, après un sprint final de deux ans vers Rio, il y a ce besoin de se relâcher et de voir ailleurs. Dans certains cas, leurs fédérations nationales ont tout simplement décidé que leur projet n’était pas viable pour Tokyo 2020.
Plusieurs fédérations se montrent aussi nettement plus exigeantes avec leurs athlètes afin de leur permettre d’évoluer en WTS. Cela est d’ailleurs encouragé par le fait qu’il y a désormais 14 courses sur le circuit mondial.
À titre d’exemple, certaines nations comme le Canada n’ont aucun représentant à Abu Dhabi.
Au final, même si l’on retrouve un noyau d’athlètes qui se battront pour le classement mondial, de nombreux athlètes ont déjà décidé de ne pas faire de longs déplacements tôt dans la saison. C’est seulement à partir de Leeds que l’on pourrait retrouver tous les meilleurs athlètes au monde au départ.
Chez les femmes, Nicola Spirig, Gwen Jorgensen, Helen Jenkins, Nicky Samuel sont actuellement enceintes. Lisa Norden et d’autres athlètes seront prêts plus tard. Les courses seront forcément moins denses et malheureusement, il y aura probablement moins de 40 athlètes au départ des 3 premières WTS de la saison.
Alistair viendra hanter le circuit.
Même si Alistair a décidé de véritablement débuter sa carrière en longue distance et vise le titre mondiale en 70.3, rassurez-vous, il prendra le départ de plusieurs WTS dont Leeds. Une partie en nous pense déjà qu’il ne trouvera pas son compte sur le circuit 70.3. Un manque de confrontation probablement… Alors, on a déjà le sentiment que le roi Alistair voudra nous démontrer qu’il peut gagner sur les deux circuits et même si cela peut empêcher son frère de remporter un deuxième titre mondial…
Toujours les mêmes?
Chez les hommes, il existe un noyau dur, avec les Frères Brownlee, Javier Gomez, Mario Mola, Richard Murray. Ces cinq athlètes ont cette constance qui leur permet d’être des prétendants à un podium à chacune de leurs sorties.
À cela, il faut probablement ajouter Henri Schoeman, mais aussi Fernando Alarza.
D’autres athlètes ont déjà démontré leur capacité pour prétendre à un podium. Dans cette liste on retrouve évidemment Vincent Luis, mais aussi Pierre Le Corre et Dorian Coninx. Plusieurs Australiens comme Aaron Royle et Jake Birtwhistle sont à prendre en considération pour des podiums en fonction des dynamiques du jour. N’oublions pas les Portugais, les deux Joao, soit Silva et Pereira.
Et les autres? Si l’ont peut ajouter Crisanto Grajales (MEX), Kristian Blummenfelt (NOR) et les deux espoirs belge, Geen et Van Riel, la liste pour des prétendants à un podium reste très sélective et confirme que pour arriver à ce niveau, il faut beaucoup d’expérience.
Flora Duffy mènera la danse…
Déjà en 2016, son titre mondial a démontré que c’était elle qui décidait de la dynamique de la course du jour. Rares sont celles qui peuvent la suivre à vélo. La simple erreur se payera très cher. Avec l’absence de Gwen Jorgensen, Duffy est tellement au-dessus des autres à vélo qu’elle semble indétrônable.
Ironiquement, les Britanniques seront ses plus grandes alliées, mais aussi ses plus grandes ennemies. Si Lucy Hall et Jessica Learmonth pourront offrir leurs services, leur fédération nationale nous a habitué à appliquer des tactiques communes qui favorisent Non Stanford et Vicky Hall.
Jodie Stimpson (GB) pourrait donc être la meilleure parade à Flora Duffy. Après une année 2016 qui a été particulièrement éprouvante malgré sa victoire à Abu Dhabi (non selection olympique et fin de saison avec une blessure), elle est l’une de ces athlètes qui veulent se racheter et qui mettront toutes ses énergies pour le titre mondial. Si elle retrouve son niveau en natation, elle pourrait très bien rouler avec Duffy…
Des courses en binôme…
De plus en plus, on retrouve des alliances entre les athlètes. C’est un peu comme partir en voyage. On se sent toujours plus en sécurité quand on est accompagné. Gomez avec Grajales, Coninx avec Bergère, Luis avec Shaw et Pujades, la liste est longue…
Murray et Mola se rapprochent…
Même si cela n’a pas été suffisant lors des Jeux olympiques de Rio, Mario Mola et Richard Murray se rapprochent des meilleurs nageurs. En sortant dans le premier pack, c’est toute la physionomie du circuit qui pourrait changer. On pourrait alors revenir à des courses où la partie vélo serait neutralisée…
Des squads bouleversés…
Il y a quelques années, les squads internationaux semblaient être l’unique voie de la réussite. Ce modèle a finalement été récupéré par les fédérations nationales. Jamie Turner est désormais au service de la fédération Australienne et sera limité dans la présence d’athlètes internationaux. Le D Squad (Darren Smith) n’existe plus. Le groupe de Joel Filliol est sous de nouvelles contraintes puisque ce coach est désormais sous les services de la fédération italienne.
Par contre, de nouveaux groupes apparaissent comme celui de Ian O’brien (Origin System) et des groupes nationaux se renforcent comme celui de Barruncho (Silva, Pereira, Fernandes).
À noter que plusieurs athlètes ont changé d’entraineur. Si le changement d’environment peu s’avérer propice, cela ne tourne pas toujours à leur avantage.