Un tournant dans la carrière d’Adrien Briffod? Lors de la dernière série mondiale à Yokohama, le jeune Suisse s’est tout simplement retrouvé à mener la course à pied. Avec cette septième position, Adrien sait que le meilleur est à venir…
Dans quel état d’esprit tu t’es présenté à Yokohama?
Comme sur presque chaque course où je vais, je sais d’avance que tout peut arriver et que je dois avoir confiance en ma préparation. Je pense que pour Yokohama, la faite de mettre présenter confiant du travail effectué récemment était encore plus important, car la semaine précédente de la course, en toute honnêteté, je n’avais vraiment aucune sensation et je me sentais extrêmement fatigué.
Tu devais d’ailleurs avoir une certaine appréhension, tes 3 dernières courses WTS/U23 monde ne se sont pas très bien déroulées (DNF)…
Oui mes dernières expériences sur le circuit mondial ne s’étaient vraiment pas bien passées, mais la confiance est revenue récemment avec une 2e place sur la coupe d’Europe de Gran Canaria et aussi parce qu’avec le travail effectué cet hiver en natation et course à pied, je suis en progression.
Comment se passe la natation?
Mes impressions dans l’eau, j’avais le sentiment d’être dans les dernières positions, mais la sortie à l’australienne, je me redonne confiance, car je vois que je suis dans le coup et pas si mal positionné. Alors je me dis qu’il faut que j’essaye à garder les pieds des nageurs en avant… Cela m’a d’ailleurs valu un petit œil au beurre noir dans le second tour…
Et l’intensité?
Comme je ne suis pas aux avant-postes, je subis. Je remarque quand même qu’il y a un bon rythme, mais cela ne me parait pas incroyablement rapide. Ce n’était pas comme les fois où il faut tout donner pour rester dans les pieds.
Et le début du vélo. Face aux conditions, es-tu un craintif?
Je suis super prudent et en plus, je ne suis vraiment pas confiant pendant les 3-4 premiers tours, je dois tout donner à chaque relance pour reprendre le groupe, alors je reste une grande partie du parcours vélo dans les dernières positions du groupe. Par la suite, je reprends confiance dans les courbes et je commence à moins subir la course…
Dans ce groupe d’environ 25 athlètes… Est-ce qu’il y a une bonne entente?
Je pense que oui. 8-10 premiers athlètes imposaient leur rythme, pour le reste du groupe, l’objectif était avant tout de ne pas lâcher ou de ne pas tomber à cause de la pluie.
Je pense qu’il n’y a pas eu plus de sélection, car dans les passages techniques, cela ralentissait tellement que tu pouvais avoir une cinquantaine de mètres de retard et revenir sur le groupe à cause des ralentissements dans les virages.
Mais sur la fin, beaucoup attaquent pour le placement avant la t2…
Oui dans le dernier tour, j’ai remarqué que tout le monde voulait être dans les premières positions, mais moi, avec mon numéro 51, je me suis dit que cela ne changerait rien de rentrer à l’avant du groupe ou à l’arrière et surtout, je ne voulais pas tomber dans le dernier tour à cause de cela! Donc je suis resté sagement derrière.
Et Jonny tombe…
J’ai vu la chute de l’arrière du groupe et j’ai vu les vélos dans les barrières donc j’ai pu remarquer Jonny était tombé.
Puis dès la course à pied… tu prends tout simplement la tête!
Je suis partie en course à pied, les jambes répondaient bien et après 300m je me retrouve en tête. Je vois que personne ne veut mener le tempo, donc je prends l’initiative de mener à ce moment-là. Mais, je sais que cela ne va pas durer longtemps, car je m’attendais au retour de Mola, Alarza, Gomez.
Et Mola arrive…
Quand Mola nous reprend, je me rends compte que si je le suis, j’estime que si je cours à son allure, après peut-être 2-3 km, je vais complètement lâcher et courir la 2è partie de course au ralenti. Alors, je décide de laisser partir et là, c’est au tour du groupe de Gomez de me rattraper, dans ce cas, j’ai le sentiment que leur rythme était le bon. Sur le dernier k, je décide d’accélérer pour essayer de lâcher tout le groupe, mais Pevtsov réussi à me suivre et me bats au sprint…
Au final, tu obtiens un top 8 en WTS…
Oui et cela me conforte dans le travail effectué cet hiver, mais surtout, cela me prouve que j’ai les moyens de me battre avec les meilleurs mondiaux. Cela me motive encore plus. Je dois maintenant m’entrainer pour transporter ma vitesse sur de plus grandes distances. Alors, j’aspire à faire encore mieux!
Et la suite?
Cela va être la coupe du monde de Cagliari, les championnats d’Europe, puis la tournée des WTS au Canada.