Sylvain Fesquet est l’une de ces personnes insastifaites qui veut avoir un impact sur son sport préféré. Dans son cas, il vient de fonder l’équipe T Vert, soit un premier regroupement dédié au cross triathlon. On s’est donc entretenu avec ce nouveau manager pour en savoir plus sur cette nouvelle aventure.
En créant une équipe dédiée à l’Xterra, j’imagine que c’est aussi pour faire face à un manque de visibilité et de support…
L’idée de départ était de se retrouver entre athlètes et avoir une vraie identité. En effet, beaucoup d’athlètes et d’organisateurs communiquent individuellement, ce qui fait que l’on rate pas mal d’informations…
En créant une équipe avec nos propres médias on veut regrouper l’information du cross triathlon. Et on espère ainsi créer une émulation et faciliter l’accès à ce sport aux curieux.
Le dernier point qui me paraît important c’est qu’en étant engagé pour l’écologie j’ai espoir que notre équipe véhicule les bons comportements comme ne pas jeter d’emballages, utiliser des nettoyants bio, etc. Nous avons la chance de faire des épreuves dans des cadres naturels merveilleux, c’est donc à chacun de faire le maximum pour les protéger et ne pas les dégrader.
Et donc, à plusieurs (athlètes), as-tu le sentiment que cela plus facilement rejoindre des partenaires ?
Il est évident qu’en équipe on a une meilleure communication. Notre circuit n’étant pas encore très développé il est difficile de faire une saison complète qu’en cross triathlon. Les courses sont souvent éloignées et demandent un budget important pour y participer. À tel point que bon nombre d’athlètes (pourtant de haut niveau) doivent avoir recours au sponsoring participatif pour prendre part aux mythiques championnats du monde de Mauï à Hawaï.
L’intérêt pour les coureurs, c’est que : en tant que team manager je les déleste des taches de recherche de sponsors, et d’une partie de la communication.
Mais ton mandat reste double voir triple, il faut trouver des partenaires, performer et aussi réussir à médiatiser la discipline… est-ce que je me trompe?
Ces trois choses vont de pair : les performances associées à une communication réfléchie nous permettent d’être visibles et ainsi interpeller des médias et de susciter l’intérêt de partenaires qui eux-mêmes nous font connaître, etc.
Tout est lié bien que le travail soit aujourd’hui énorme pour lancer l’engrenage une toute première fois dans notre discipline. Mais en l’espace de 6mois nous avons fait une avancée considérable !
Quels sont les engagements/objectifs pour les prochaines années?
Dans un futur proche nous espérons pouvoir à travers le site www.triathlonvert.com être une ressource fiable à tous les pratiquants ou futurs pratiquants de cross triathlon en recensant l’ensemble des épreuves et en faisant une description des parcours.
À l’avenir nous serons de plus en plus médiatisés, ce qui nous permettra d’obtenir des contrats avec des entreprises qui nous mettront dans de meilleures conditions d’entraînement et j’espère à terme nous permettrons de nous consacrer à plein temps à notre passion…Et immanquablement les résultats suivront cette dynamique.
As-tu le sentiment que les athlètes de l’équipe devront invariablement réussir à Hawaii afin d’obtenir une vraie reconnaissance du public?
Pour obtenir ma reconnaissance, c’est sur !!
Non en réalité je ne veux pas aujourd’hui mettre la pression ou presser les choses. L’ensemble des athlètes de l’équipe ont le potentiel pour réussir à être de très grands athlètes, le projet s’étale sur le long terme pour justement leur permettre de se construire à leur rythme.
Je suis persuadé que d’ici 2019 il y aura au moins 3 athlètes qui côtoieront régulièrement le top 10 des épreuves mondiales, tout en restant simples et fidèles à nos valeurs de partage.
Comment as-tu fait le choix de ces athlètes ? J’imagine que la tâche n’était pas simple parce qu’il fallait aussi éviter des conflits entre les partenaires…
La tâche n’est toujours pas simple, car aujourd’hui l’équipe se construit et dispose de très peu de moyens financiers…
Les athlètes actuels sont actuellement tous de la région Rhône-Alpes ce qui facilite les déplacements. Ce sont des personnes humainement géniales qui amènent une ambiance de vacance à chaque déplacement, qui contraste le sérieux en compétition. Nous avons beaucoup de compétitions tout au long de l’année, il faut garder une bonne ambiance pour prendre du plaisir et performer.
Mais as-tu le sentiment que le monde du triathlon plus traditionnel snob en quelque sorte l’Xterra ou plutôt, n’est pas en mesure de lui laisser assez de place pour exister…
Je pense que la plupart des triathlètes ne connaissent pas encore suffisamment notre discipline. Lors de discussions les gens sont plutôt surpris, mais réceptifs. Ils semblent intéressés à s’y essayer. À nous de les pousser un peu et leur servir l’information pour qu’ils franchissent le pas.
Et pourtant, l’Xterra semble bien se porter en Europe, non ?
Oui, le circuit Xterra connaît un réel engouement ces derniers temps, mais il se limite à une épreuve par pays par an. Ce qui fait une offre très limitée. Les coûts d’inscription sont aussi très élevés….
A contrario il y a de nombreuses petites organisations en France qui ont quelquefois du mal à faire le plein par manque de participants. Je pense que c’est en partie notre rôle de les aider à faire parler de leurs épreuves et faire venir du monde.
Pour le moment, quelle est la réception…
Les gens nous encouragent dans notre démarche, ce qui donne l’énergie pour pousser encore. On est en train d’écrire les débuts de l’histoire de notre discipline, ce projet est une grande fierté. On sent quand même que l’on est une sorte d’ovni dans le monde du triathlon.
C’est vraiment encourageant, nous faisons plein de belles rencontres, c’est très formateur!
Que faut-il te souhaiter pour l’avenir?
Qu’une personne ou une société qui se retrouve dans nos valeurs nous donne un coup de pouce financier qui nous aidera à atteindre nos objectifs dans les meilleures conditions possible