On est nombreux à s’entraîner de longues heures dans l’espoir de devenir plus rapide. Et le jour de la course, malgré des progrès, c’est la contre-performance. Il est souvent difficile d’analyser les véritables raisons d’un échec. Exécuter des entraînements n’est pas synonyme d’exécuter une course parfaite. Vous passez d’un environnement très contrôlé avec des contraintes connues (entraînement) à un milieu où tout est incertain (course). Que cela soit le comportement, le niveau de vos adversaires, les conditions météorologiques, vos sensations, tout cela aura une influence sur votre performance.
Voici un exemple parfait, durant une séance de piste, mon entraîneur avait un comportement mystérieux. La consigne était claire, il suffisait de suivre le groupe à une allure tempo. Mais, il avait distraitement donné des consignes individuelles à chacun de ses athlètes.
Lors de la séance, un athlète accélérait subitement et un autre prenait le relais quelque cent mètres plus tard. Même si tout cela devenait très prévisible, on voyait à quel point certains athlètes devenaient très anxieux. À la fin de l’exercice, le résultat était très étonnant puisque des athlètes nettement plus rapides avaient pourtant été décrochés.
Cet exercice illustrait l’importance de l’aspect psychologique du sport où il subit les conséquences de sa perte de contrôle sur son destin.
Ce phénomène est fréquemment observé en série mondiale. Dans le démarrage de la course à pied, on voit une telle appréhension à réussir à rester avec les leaders dans le premier kilomètre que l’on observe des athlètes incroyablement tendus. Cette anxiété encourage des pensées négatives et provoque une accélération de la fatigue mentale. Lorsque la perception de l’effort n’est plus adéquate, l’athlète est déstabilisé et perd l’espoir d’obtenir une performance à la hauteur de son potentiel.
Pour le groupe d’âge, ce phénomène est identique. Si vous évoluez sur un parcours vélo vallonné, vous développez des craintes face aux difficultés. la fameuse peur de « planter » dans une bosse. Cette appréhension a de grandes chances de se transformer en pensée négative et vous nuira dans votre performance.
On parle souvent des spécificités d’une course comme un point déterminant comme l’aspect technique et la dynamique de course. Ce sont des choses qui sont relativement faciles à acquérir, mais combattre l’anxiété est une problématique souvent mal abordée puisqu’on pense qu’il faut voir un spécialiste dans la matière. En fait, il faut surtout s’entraîner en conséquence.
Dans notre interprétation, c’est pour cette raison que le niveau en ITU n’est pas aussi dense. Avec des courses où les enjeux sont divers, les athlètes sont très anxieux et sont incertains de ne pas pouvoir faire face aux mouvements des courses ou de ne pas faire le «pack». On peut dire que les meilleurs athlètes font tout pour cultiver ce sentiment chez les adversaires.
Alors, comment s’entraîner pour s’adapter à ces challenges ?
1. Reproduire les environnements de course
Nager en piscine ne reproduit pas les conditions de la nage en lac avec plusieurs centaines d’athlètes. Vous devez nager le plus souvent possible en lac et vous entraîner à nager en groupe pour reproduire ces conditions. Que cela soit pour le vélo ou la course à pied, recréer les mêmes conditions en vous entraînant sur des parcours similaires.
2. Créer des conditions incertaines
Au lieu que votre coach vous donne les instructions en début de session, il peut les donner progressivement durant l’entraînement. Si l’athlète n’est pas conscient du nombre d’intervalles qu’il devra faire, il sera dans l’incertitude. Cela le force à rentrer dans une énergie où il se concentre sur le moment présent.
3. Étudier les particularités d’une course et planifier
Pour éviter d’être anxieux face aux difficultés d’un parcours ou d’une distance, il est primordial de mieux planifier son effort. Vous devez savoir comment gérer vos énergies en fonction des difficultés.