Mieux courir dans la chaleur : boire ou s’asperger, telle est la question…

Nous connaissons tous les effets nocifs de la chaleur sur la performance physique, notamment en sport d’endurance. Le triathlon n’échappe pas à la règle, et il n’est pas inutile de rappeler les pourcentages d’abandons élevés sur les épreuves caniculaires (IM Vichy par exemple).

Comment donc maintenir sa température corporelle à un niveau suffisamment bas pour garder un fonctionnement musculaire optimal sur une longue durée ? En évacuant la chaleur elle-même produite par la contraction musculaire.

Par quels mécanismes ? Evacuer la chaleur par évaporation de l’eau corporelle. Le passage de la phase liquide vers la phase gazeuse de l’eau requiert beaucoup d’énergie, puisée dans l’organisme et faisant du même coup baisser sa température. Mais le maître mot ici est « évaporation »: l’évaporation ne sert à rien quand les gouttelettes de transpiration dégoulinent de la peau et tombent sur le sol.

L’athlète doit donc trouver un autre moyen de faire baisser sa température.

Un premier moyen serait, intuitivement contre nature à première vue, de garder les gouttelettes au contact de la peau et les laisser s’évaporer au contact de l’air ambiant, en « forçant » l’utilisation de l’énergie du corps. Les tenues traditionnellement moulantes des triathlètes s’y prêtent bien, au contraire des flanelles des marathoniens. D’ailleurs, ça pourrait donner des idées à ces derniers…

Il reste ensuite les moyens extérieurs.

Une équipe australienne a récemment publié des articles instructifs (ici et ) comparant 2 modes de refroidissement alternatifs : boire, et s’asperger. Elle comparait les effets de l’ingestion d’eau froide et d’un mélange eau+glace (ice slurry) sur la température corporelle.

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Première conclusion, ou plutôt confirmation : le meilleur moyen d’évacuer la chaleur reste, et de loin, l’évaporation.

Deuxième conclusion : un mélange eau+glace est plus efficace que de l’eau liquide seule. Ce qui est également cohérent quand on sait que la transition solide –> liquide requiert, comme l’évaporation, une énergie considérable, bien plus importante que la simple ingestion d’eau liquide. Simple conséquence des propriétés physiques des matériaux.

 

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Comme le rappelle le graphique ci-dessus, l’évaporation cutanée, image de la chaleur produite par le corps lors de l’exercice, montre que le ‘slurry’ a le plus grand impact. Mais encore inférieur à celui de l’évaporation directe par transpiration. D’où l’intérêt d’évacuer cette chaleur en se versant de l’eau sur le corps, par 2 voies:

  1.  en ramenant la température de l’eau aspergée à température corporelle (plus l’eau est froide, plus l’énergie requise sera importante),
  2.  en gardant cette eau au contact du corps afin que son évaporation, comme pour l’eau de la transpiration, s’effectue en prenant l’énergie nécessaire au corps.

Ce dernier est le plus délicat à gérer pour l’athlète car, quoiqu’il fasse, une bonne partie de l’eau aspergée tombera au sol par écoulement. La verser sur la tête, au lieu des jambes ou du torse, remédiera en partie à ce problème.

Au final, une solution pragmatique idéale se situera sur les deux plans : boire (de préférence frais) et s’asperger.

Plus c’est froid, mieux c’est. Mais gare aux effets gastriques non désirés et au choc thermique qui en résulteraient…

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