Leeds est une course particulière sur le circuit. C’est en quelque sorte un manière pour les Brownlee de démontrer leur emprise sur le triathlon à leur communauté.
Dans le cas des français, Leeds marque un nouveau départ avec une intention à animer les courses pour un intérêt mutuel. Cela explique le retour en WTS des ubber-nageurs comme Raoul Shaw et Aurélien Raphael.
Shaw remplit d’ailleurs parfaitement sa mission dans l’eau en imposant son rythme. La coalition Varga et Jonny Brownlee finie par prendre la tête à la fin de la natation. Shaw rentre alors dans un mode de collaboration en regardant s’il peut se rendre utile et s’assurer qu’il n’est pas entrain de nuire à ses coéquipiers. Malheureusement, Dorian Coninx et Vincent Luis ne réussissent pas à rester dans la tête de la natation. Sortant à 20 secondes de la tête, cela leur permet tout de même d’être dans le groupe principal des poursuivants.
À l’avant, les Brownlees réussissent comme presque toujours à s’échapper. Pierre Le Corre, qui n’a pas toujours réussi ses transitions met un point d’honneur à réussir son exécution. Très appliqué, il sort en tête de la T1. N’oublions pas que lors de la coupe du monde de Madrid, son résultat a été gâché par un enfilage difficile de sa chaussure.
Aurélien Raphael, Pierre Le Corre, Alistair Brownlee et Jonny Brownlee réussiront à s’échapper en réussissant une transition et un démarrage parfait dans cette fameuse côte.
Derrière, on voit les meilleurs athlètes ne pas perdent de temps pour s’entendre. On y retrouve Vincent Luis, Dorian Coninx, Raoul Shaw, Kristian Blummenfelt, Fernando Alarza, Aaron Royle.
Face à cette puissance, le projet semble impossible. si l’écart est monté à 25 secondes, il a rapidement diminué. Si les 2 français voient ce projet d’écappée sans avenir, cela motive au contraire les deux Brownlee à relancer. Les deux frangins, seuls au monde, rentrent alors dans une lutte contre le reste du monde.
Le groupe poursuivant composé de 20 athlètes a alors l’avantage de garder le contact visuel sur les Brownlee. Ils peuvent alors décidé de les contrôler à distance en les laissant s’épuiser dans leurs manoeuvres… Enfin, est-ce vraiment possible?
Si l’écart est juste de cinq secondes, les frangins refusent d’abandonner et profitent des sections techniques pour garder leur avance.
Et à la grande surprise ou pas, même en étant que deux, les Brownlee réussissent à agrandir leur avance. Profitant de la technicité du parcours en ville, les locaux gagnent 15 secondes par tour.
Gagnant pratiquement 15 secondes par tour, ils posent le vélo avec un coussin d’une minute et quinze secondes. À l’image d’une Flora Duffy, les deux Britanniques sont nettement au-dessus à vélo. Si leur marge n’est pas aussi importante en termes de puissance, c’est avant tout dans leur qualité technique et leur gestion dans leur effort qui leur permet de se différencier.
En arrière, Dorian Coninx réussit la meilleure transition, Fernando Alarza remonte rapidement vers l’avant en imposant son rythme, deux autres britanniques, Bishop et Bowden l’accompagnent.
En arrière, Kristian Blummenfelt continue la lutte et rode tout juste en arrière tout en espérant toujours pouvoir revenir pour le podium.
Pierre Le Corre et Dorian Coninx finissent finalement par retrouver leur rythme.
En avant, si l’on pouvait croire que les deux frangins s’entendraient jusqu’à la ligne, Alistair attend finalement les quatre derniers kilomètres pour s’émanciper de son petit frère.
Le double champion olympique démontre à nouveau qu’il gagne les courses qui lui sont importantes. Si Alistair, déjà dans un projet de longues distances, il aurait pu laisser la victoire à son frère afin qu’il puisse toujours espérer gagner le titre mondial, il n’y a pas ce style d’accord dans la famille.
En arrière Fernando Alarza confirme le talent espagnol en signant la meilleure course à pied du jour. Il monte à nouveau sur le podium.
La surprise du jour reste la 4e et 5e place des deux Britanniques Bowden et T. Bishop. Kristian Bluemment (NOR) doit se contenter de la 6e place malgré tout son travail à vélo.
Dans le cas des Français, Pierre Le Corre perd son sprint de justesse face au portugais Joao Silva. Il doit se contente de la 8e place. Vincent Luis se retrouve sur la fin de la course à pied et termine finalement 10e.
Dorian Coninx fini 15e et Aurélien Raphael 17e. Si le bilan français avait pu être plus dramatique, rappelons-nous que Pierre Le Corre était en échappé avec les Brownlee. Le scénario aurait pu être s’avérer différent.
Au final, on retrouve des Brownlees toujours au dessus. Certes, Javier Gomez, Mario Mola et Richard Murray ont refusé l’invitation au party organisé en l’honneur des Brownlee. Il en demeure que les fiertés du Yorkshire gagnent toujours ces courses quand l’enjeu est bien là pour eux.
Une semaine plus tard, Alistair Brownlee abandonnait le Challenge Championship et plusieurs y voyaient un refus de se faire battre par Sanders et Kienle. Si le doute persiste, on peut surtout croire que le double champion olympique préférait se réserver pour l’ITU.
Quelles seront les conséquences de cette course? À suivre.