Complément d’enquête, moto & compétition rétablissons les faits.

Notre article sur l’influence des motos lors des Grand-Prix a suscité de longs débats, en toute honnêteté, on aimerait revoir notre copie puisqu’il y a quelques certains points qui ont été incompris. Dans le cas de Valence, il est effectivement impossible de la situer sur une échelle de valeurs et donc il serait injuste de cibler certaines individualités. Il y a probablement eu des courses ou la moto suivant le groupe de tête a eu plus ou moins d’influence. On sait tout, on ne sait rien, il faudrait suivre sur l’intégralité du vélo pour se faire un véritable avis. Si sur certains plans, il est impossible de nier la trop grande proximité de la moto, on ne peut pas si cela a été régulier ou occasionnel. 

Avant tout, il n’y aurait pas de débat si l’équipe réalisant les vidéos était plus alerte. Malheureusement, on peut voir confirmer que beaucoup ignore l’avantage qu’une moto peut offrir à des cyclistes. Les recherches ont démontré que même à 12 mètres, il existe un avantage. Quand on sait qu’un sprint peut se jouer sur quelques secondes.

Maintenant, à la décharge des athlètes qui se sont échappés, on peut effectivement penser qu’ils ont eu un certain laissé-passer puisqu’ils sont effectivement nettement plus fort en course à pied. Il ne servait à rien pour ces athlètes de les aider. Ils pouvaient garder leurs forces en s’assurant de tenir à distance les poursuivants. 

S’il est indéniable qu’un effort a été consenti, le fait de profiter de la proximité d’une moto vous permet avant tout d’aller plus vite avec le même effort. Un athlète à le droit de se considérer légitime parce qu’il pense avoir effectué l’effort nécessaire pour gagner. 

Mais la question n’est pas là, pourquoi les autres clubs ne se plaignent pas de la situation, notre discussion avec un athlète international nous a permis de comprendre que dans le cas de la course de Valence, ils n’avaient aucune raison de se plaindre puisqu’ils étaient satisfait du résultat final. De plus, lorsqu’on est dans le groupe des poursuivants, il n’est pas possible de voir ce qu’il s’y passe et s’il bénéficie d’une aide indirecte. 

Dans le cas des dirigeants, ils ne peuvent pas suivre l’action, ils voient juste les athlètes passer. Si une situation peut paraitre anormale, ils ne peuvent pas confirmer qu’elle s’est prolongée. 

Maintenant, un club ne peut pas réellement se plaindre parce qu’il en bénéficie à l’occasion. Comme on le mentionnait, il existe une prime à la tête et l’on peut toujours dire qu’il suffit de sortir de l’eau dans les premiers pour en profiter. 

Pour les clubs plus faibles, malheureusement, ils ne sentiraient tout simplement pas dans la lutte pour y justifier une certaine protestation.

Alors effectivement, si les clubs ne se plaignent (plus), les résultats sont entérinés, point final. À cela, il faut comprendre que les athlètes ne souhaitent pas s’exprimer publiquement parce qu’il serait vu comme des mauvais perdants. À titre d’exemple, même si certains athlètes peuvent afficher des comportements très anti-sportifs dans l’eau, cela reste dans le milieu. 

Pour clore ce chapitre, les vétérans de ce sport nous ont fréquemment mentionné que l’on ne pouvait pas tenir responsable les athlètes de profiter de l’abri des motos, elles n’avaient tout simplement pas à être là. Dans le cas des Grand-Prix, puisque ce sont celles de la fédération (production TV), on pourrait justement s’attendre à ce qu’ils soient conscients et alertes face à cette problématique. 

Alors on tient à signaler cela. La fédération n’est pas l’immobilisme qu’on aimerait l’associé. Pour cette saison, elle a justement changé la réglementation. Elle stipule qu’un triathlète qui profite/suit les motos sera pénalisé.

Qu’est-ce que cela signifie? Que la responsabilité est bien celle de l’athlète, que l’on s’attend à ce qu’il change sa ligne pour ne pas rester derrière la moto et que dans le cas contraire, il exige à la moto de prendre ses distances. 

Est-ce que cela est vraiment applicable, cela est un autre débat, mais cela vient bien confirmer la part de responsabilité chez les triathlètes. 

Second point important, nombreux nous parlent de la nécessité de produire des belles images, on vous répondra que lors du prologue du tour de France, la caméra se place uniquement en arrière. Sur les étapes en ligne, elle filme les échappées sur les cotés. Si cela n’est pas parfait, il y a tout de même cette prise de conscience. 

On tient à signaler que lors de la WTS de Leeds, étant déjà très attentif à cette problématique, on avait justement apprécié le fait que la caméra se plaçait sur le côté et sur le circuit, elle a même tourné en arrière des deux frères Brownlee. Si cela n’a certainement pas été parfait, la volonté était tout de même là et c’est justement le produit d’une prise de conscience. À Rio, le groupe de tête était précédé par une moto alors que pour les poursuivants, elle était en arrière du groupe.

On sait tout, on ne sait rien, à nouveau, si cela n’a certainement pas changé le résultat final, on peut affirmer que les conditions ne sont pas identiques pour tous les athlètes. Il peut effectivement y avoir une prime à la tête, mais le triathlon en sortirait grandi en ne le niant pas. 

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