Historiquement, Hambourg étant l’étape populaire sur le circuit des séries mondiales, elle a su garder son privilège en accueillant les championnats du monde de relais.
Cette course a toujours eu une saveur unique puisque dans les faits, c’est la seule occasion où l’on peut voir les meilleurs athlètes au monde lier leur destin à celui de leur équipe. Elle permettait aussi de déceler certains désaccords avec des fédérations ou un manque d’intérêt des meilleurs athlètes au monde pour cette course.
Au fil du temps, on a donc vu des équipes s’imposer avec des juniors ou encore plus particuliers, une équipe d’Allemagne monter sur le podium alors que leur fédération a refusé d’utiliser ses dossards pour les JO de Rio.
Mais maintenant, tout est différent…
À l’exception de la Grande-Bretagne, il y a toujours ce questionnement perpétuel, comment réussir à développer des athlètes assez compétitifs afin de gagner des médailles olympiques. Avec la domination des Brownlee et des espagnols ou encore de Gwen Jorgensen et Flora Duffy chez les femmes, il est vraiment difficile d’évoquer un rapprochement qui permet de croire que certains athlètes sont désormais médaillables.
Alors qu’est ce que cela signifie? Le financement des fédérations nationales découle généralement des succès aux JO. Avec l’ajout du relais, elles y voient par là, la meilleure opportunité pour obtenir cette fameuse médaille.
Si 4 ou 5 athlètes trustent les podiums de la WTS, ils ne peuvent pas le faire sur l’épreuve individuelle. Du côté de l’Espagne, ils ne profitent pas de la même densité de talents chez les femmes que chez les hommes. Flora Duffy des Bermudes, étant la seule athlète de son pays sur le circuit mondial, se voit déjà dans l’impossibilité de prendre part au relais.
Au final, les nations historiques dans le sport triple comme la France, les États-Unis, l’Australie, l’Allemagne ont un savoir-faire dans le développement de nouveaux talents qui leur permet d’avoir un bassin d’athlète important.
Le relais étant une discipline très imprévisible où il faut avant tout ne jamais se faire isoler, si l’effort collectif aussi les athlètes complets, il récompense avant tous ceux qui sont capables de faire la différence dans un sport.
Maintenant, c’est un art qui est encore à découvrir. Les fédérations ont encore 3 années pour maitriser ce nouveau sujet, mais on voit déjà des stratégies inusitées. À titre d’exemple, le Canada alignera trois athlètes qui ne prendront pas part à l’épreuve individuelle. Pourtant des ces membres, on y retrouve deux olympiens.
Déjà, on se questionne si la distance atypique de 300m natation, 6.6 km vélo et 1.6 km course à pied ne demande pas un entrainement plus spécifique. Est-ce que cela pourrait pousser certaines fédérations à ne pas donner de double mandat aux prochains JO (relais et individuel). À l’image du cyclisme aux JO, si les athlètes imposent aux athlètes de participer au contre la montre et à la course individuelle, on voit déjà certaines nations détourner cette règle.
Dans le cas du triathlon, dès lors qu’il existe un certain litige entre deux athlètes en termes de sélection, elle pourrait très bien faire preuve de malice en partageant les mandats. Si le comité olympique souhaite que le même athlète prenne part à l’épreuve individuelle et au relais, rien n’interdit à une fédération de substituer un athlète en prétextant une blessure ou une fatigue trop importante. Que cela soit vrai ou pas, la fédération pourra profité pour exiger à ce remplacant de faire un travail plus spécifiquement au relais afin qu’il y soit plus performant…
Actuellement, on ne connait toujours pas les critères de déterminer comment les nations obtiendront leur billet pour les prochains JO. Est-ce que leur sort dépendra des performances individuelles? Selon les rumeurs, l’ITU voudrait plus de nations avec 2 dossards hommes et femmes. Cela serait alors plus simple pour déterminer les nations.
Tout cela est à suivre, premier rendez-vous ce dimanche.