Cela va être difficile de vous le cacher parce qu’à la lecture de l’article cela se verra sûrement mais … équipier de Benoit Nicolas à l’ESMGO Triathlon, je connais bien la personne … mais je suis surtout un grand fan aussi ! Alors oui faire un billet de ce type c’est sans doute peut être … pas très pro ? Mais je n’ai jamais eu la prétention que ce que je faisais l’était. Un de nos lecteurs, nous signifiait sur Facebook qu’il voyait en Trimes plus un bloggeur qu’un véritable journaliste, et que cela nous laissait une certaine largesse dans nos opinions et articles. Je n’ai pas trouvé cela totalement vrai pour Alexandre, mais totalement vrai pour moi !
Alors, on se le fait ce Championnat du Monde vu d’un fan ?!
Le format et le parcours
On rappelle que le format d’un Championnat du Monde de Duathlon c’est : 10 km càp – 40 km vélo – 5 km càp. Le parcours était annoncé initialement tout plat … c’était finalement tout l’inverse, la veille Benoit m’annonce que « c’est un vrai chantier », bon je me méfie, des fois il a le verbe fort le Finistérien, puis il rajoute « Il y a une bosse, j’ai jamais vu ça sur un duathlon » , bon là tu fais le ratio nombre GP, nombre championnats internationaux qu’il a dans les pattes … et tu te dis que ce doit vraiment être un chantier !
La diffusion
C’est le GROS coup de gueule du jour ! Il y avait un lien Youtube que les membres de l’Équipe de France nous ont fait le plaisir de nous partager tout en précisant « on ne sait pas ce que cela va donner » … et finalement voilà ce que cela a donné :
Je ne sais pas s’il y eu un problème technique qui a fait qu’il n’y a pas eu de diffusion … Toujours est-il que ce ne serait jamais arrivé pour une WTS ! On en revient toujours au même débat … Comment peut-on susciter l’envie pour quelques choses que l’on ne peut pas voir ? La course, comment on l’a suivi ? Un live FFTRI sur Twitter, qui était d’ailleurs très bon, mais pour un Championnat du Monde, les athlètes méritent tellement une diffusion live ! L’an dernier c’était filmé en mode … On se croyait au Tour de France ! Live, écart, noms affichés … le top !
L’an dernier Emilio Martin faisait un point sur la situation … En 1999, les Championnats du Monde de Duathlon était diffusé … en intégrale sur Eurosport ! Aujourd’hui on en est arrivé au live twitter … Je vous laisse vous faire votre avis. Encore une fois, c’est un fan qui se plaint sans vraiment donner de solution, si ce n’est que si je gagne au Loto … Je paierai tout par moi-même pour une diffusion TV en prime time !
Càp 1 : Personne ne prend réellement la course à son compte
On entre dans le vrai … La course ! Avec 29 élites (+9 U23) c’est donc un petit peloton qui s’élance … en général sur càp 1 d’un Championnat avec une petite start list la tendance est au « Lâché = Éliminé », clairement si tu ne suis pas le pack 1, le podium s’envole. Les années Rob Woestenborghs sont bien révolues. L’allure sur les 3 premiers kilomètre sont soutenues, on tourne à 3’03 au kilomètre (base 30’30 sur le 10 km … alors qu’on est plus sur des allures menant à 30’50/31’ habituellement). 2 anglais font un peu le forcing et prennent de l’avance (Buckingham et Allen) mais seront finalement revu. Ensuite la course devient plus tactique et l’allure diminue. Sur les résultats, on aurait 30’56 pour la tête du pack sur càp1, Benoit annonce 31’15, cela situe plus ou moins cette première càp.
Vélo : Une course offensive comme on l’aime
Rapidement on verra Allen, et Buckingham se détacher, puis Buckingham seul, il prend même une belle avance d’une 30ène de seconde, d’un œil extérieur on peut se dire qu’il peut tenir … dans le fait cela semble compliqué ! Derrière il y a l’Équipe de France et Emilio Martin, ces gars là se connaissent très bien (Benoit Nicolas et Emilio Martin sont dans la même équipe en GP D1) et nul doute que cela ne va pas se regarder. La puissance collective de l’Équipe de France prend tout son sens ! Ensuite c’est attaque sur attaque, Benoit part plusieurs fois avec Yohan Le Berre, le Britannique Wylie, cela rompt mais cela ne casse pas et tout est à refaire !
Puis Emilio passe en mode Super Emilio Martin (tu peux dire « Soupère » avec l’accent hispanique cela rend bien !), comme dans beaucoup de Championnats internationaux c’est lui qui provoque l’accélération fatale. C’est le résultat d’un très bon niveau vélo mais aussi d’un sens tactique, sentir le bon moment, voir le moment où les autres ont envie de souffler, pour partir sur une accélération, si tu as mal, les autres aussi, et Emilio l’a très bien compris. Qui peut prendre sa roue ? Benoit Nicolas, il reste alors 13 km.
Qui pour rouler derrière ? Pas grand monde, Y. Le Berre et Benjamin Choquert joue la carte collectif, et les Britanniques sont déjà bien entamés. Emilio et Benoit arrive dans l’air de transition avec 50’’ d’avance, le titre ne peut plus leur échapper.
Càp 2 : Benoit Nicolas rentre dans la « zone »
Y’a plus de suspense on connait le résultat mais force de constater qu’il a plié la concurrence en deux. Pourquoi ? Parce qu’il atteint la « zone ». La zone c’est quoi ? La première fois que j’ai entendu parler de cette notion c’était dans un article qui relatait ce que Pelé (le footballeur) appelait la zone, voici sa définition : « J’ai eu l’impression de pouvoir courir une journée entière sans fatigue, de pouvoir dribbler à travers toutes leurs équipes ou à travers tous, que je pouvais presque leur passer à travers physiquement ». La zone c’est l’état de grâce recherché par tout sportif, c’est un truc un peu mystique, tu ne peux pas vraiment expliquer à quel point tu es bien mais tu l’es, clairement rien ne pouvait arriver à Benoit sur cette càp2. Benoit dira simplement « je me sentais presque facile », pour bien connaître le personnage, il ne faut pas y voir une expression arrogante, juste le témoignage d’un mec qui comprend toujours pas ce qu’il lui est arrivé. La zone c’est irréelle.
Il court le deuxième 5 km en 15’39 … soit le meilleur temps, en prenant une pénalité de casi 20 secondes. Partons sur l’idée d’un 15’20 sans pénalité, le deuxième temps est à 15’47 (Buckingham), le 3ème temps est à 16’13 pour Yohan Le Berre … Circulez il y a rien à voir, Benoit Nicolas est CHAMPION DU MONDE ! On notera la belle performance de l’Équipe de France avec la 4ème place Yohan Le Berre, et la 5ème place de Benjamin Choquert. Résultats : http://www.triathlon.org/results/result/2017_penticton_itu_duathlon_world_championships/31399 2 Article sur la « zone » : http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-sport/20120323.RUE8704/lazone-le-mysterieux-etat-second-dont-revent-les-sportifs.html