Lionel Sanders fait partie des triathlètes les plus en vue sur les formats longues distances. Chez Trimes, c’est un athlète qu’on apprécie car il partage ses expériences et ses réflexions, notamment via son site web https://lsanderstri.com. Cela permet de se rendre compte de l’investissement d’un professionnel, de ses méthodes d’entraînements, de ses ressentis de course et de ses positions bien tranchées en particulier contre ce satané drafting. L’approche de l’Ironman de Kailua Kona à Hawaï est l’occasion de faire un petit résumé de sa préparation pour espérer arriver au top à cette épreuve phare.
Côté entraînement, le résumé est simple : il a opté ces derniers mois pour une dominante un-maximum-à-domicile. Il était connu depuis longtemps pour être un fervent adepte du home-trainer. Poursuivant dans cette voie, il a ajouté à sa panoplie indoor quelques nouveaux outils (cf. photos sur tri-mag.de) avec un home-trainer à rouleaux, un tapis roulant pour la c.a.p. et même une piscine avec nage à contre courant pour nager le plus souvent possible. Un détail intéressant concernant cette piscine est le miroir qu’il a placé au fond pour pouvoir s’observer quand il nage, sans parler d’une caméra qui lui permet de re-visionner sa technique de nage une fois l’entraînement fini. Côté alimentation, il affirme manger aussi équilibré que possible (cf. austrimag), contrairement à ce qui pouvait être rapporté il y a 3 ans. Donc un athlète casanier certes, mais à visionner ses vidéos on anticipe que la bête doit se lâcher quand elle sort de la cage.
A priori, son temps de 3h35 en avril au marathon de Boston n’a l’air de vraiment rien pour un professionnel (ami lecteur, nous te laissons découvrir tout seul la louable raison de ce chrono bizarre). Par contre, à regarder ses autres performances de l’année, il semble toujours aussi énorme en vélo ainsi qu’en course à pied. Par exemple début mai, il a devancé Alistair Brownlee et Sebastian Kienle sur les temps vélo et course à pied de l’Ironman 70.3 St George. La natation apprise sur le tard (cf. trimag) reste son point faible mais il a montré une progression en se hissant au niveau de Sebastian Kienle et Boris Stein début juin au Championship 2017 Challenge Middle Distance. Or de tels concurrents peuvent devenir de précieux alliés pour revenir rapidement en vélo sur les meilleurs nageurs.
Donc sauf grosse tuile, il fera bien mieux que l’année dernière. D’autant plus qu’il a prêté une attention particulière à certains points clés déjà évoqués cette semaine sur Trimes qu’il semblait avoir sous-estimés pour les deux précédentes éditions : la fraîcheur (cette année son dernier ironman remonte à Novembre 2016 et il dit alléger le volume en fin de prépa Kona) et l’acclimatation (cette année il a intégré la chaleur et de l’humidité dans ses entraînements indoor). Enfin, il a engrangé e la confiance avec un maximum de victoires en 2017 dont le récent championnat du monde longue distance ITU fin août. A Kona, le point déterminant sera sans doute le tout départ de la natation où il lui faudra entrer efficacement dans l’eau et accrocher le traditionnel deuxième pack de nageurs pour ne pas rester isolé. Mais est-ce que cela suffisant pour jouer avec les meilleurs devant en fin de vélo ? Pour cela, rappelons que l’année dernière à Kona 2016, Sebastian Kienle était sorti 38ème pro de l’eau 4’25 » après Jan Frodeno, qu’il avait par la suite réussi à jouer devant et avait franchi la ligne d’arrivée 2ème à 3’32 ». Ah maudite natation pour lui aussi ! Donc, pour en revenir à Lionel Sanders, la réponse est oui, il a le potentiel pour aller taquiner les allemands tout devant.