En bon français, je ne peux résister à la tentation de boire mon verre de rouge à chaque repas. Et aussi une petite ibère de temps en temps, bien méritée après une séance d’entrainement bien dure, ou une caïpirinha le samedi soir a l’apéro. Est-ce que cela met en péril toute ma préparation?
Plus sérieusement, quel est l’impact de la prise d’alcool, légère, sur les performances en triathlon?
Merci pour cette question, à nouveau une simple interrogation qui mériterait d’être un sujet de thèse. Dans votre cas, on parle d’une consommation quotidienne.
Même si cela n’est surement pas ton cas, on souhaite aborder le sujet. Selon l’American Athletic Institute, la consommation d’alcool avant une activité sportive diminue la performance jusqu’à l’occurrence de 11% chez un élite. Cela vient affecter le temps de réaction, l’équilibre, la précision et la coordination.
Dans certains cas, il faudra attendre une période de 12 heures pour que l’athlète retrouve sa vitesse de réaction. Tout cela n’est pas réellement une surprise, non?
Parlons de ta consommation quotidienne. La pratique du sport peut amener sa partie de stresse. L’enchainement des entrainements peut s’apparenter à des contraintes où l’athlète a le sentiment de perdre sa liberté.
Alors, si ta consommation d’alcool reste modérée et se limite à un verre par jour, que cela te permet de te sentir heureux et que tu ne ressens pas d’effets négatifs sur tes performances, pourquoi arrêter?
Est-ce que cela limite réellement tes performances? Nous ne sommes pas en mesure de quantifier les effets, par contre, on peut t’expliquer pourquoi cela n’est pas optimal. Après cela, c’est à toi de déterminer si cela est en accord avec ton style de vie.
Ta santé avant tout.
La recommandation des médecins canadiens et canadiennes est de ne pas consommer plus de 7 à 14 verres de boisson alcoolisée par semaine (2 verres par jour pour les hommes et 1 verre par jour pour les femmes). Voici les références, 1 verre = une cannette de 10 oz de bière, 4 oz de vin ou 1,5 oz de spiritueux (gin, rhum, whiskey ou vodka). Dans cela, il est important de noter que les femmes sont plus vulnérables que les hommes aux effets néfastes de l’alcool.
Par cela, il faut comprendre que lorsqu’un athlète à des objectifs sérieux, il doit tout simplement dire non aux boissons alcoolisées. Les raisons sont nombreuses, mais elles sont principalement de l’optimisation de la récupération.
Voici quelques points.
L’alcool retarde la récupération en jouant sur le niveau de glycémie, diminue la synthèse des protéines, nuit à la sécrétion de l’hormone de croissance humaine durant le sommeil et affaiblit le système immunitaire.
Si cela n’est pas assez, l’alcool est aussi un diurétique, cela signifie qu’en buvant une bière, tu te déshydrates (le volume d’urine produit excède la quantité d’alcool consommée). De plus, pour chaque gramme d’alcool, il faut compter 7 kcal et cela peut donc impliquer une prise de poids. 2 bières correspondent à 300 kcal.
En fin de compte, en consommant de l’alcool, tu multiplies les risques de te blesser par manque de récupération.
Si tu décides de t’abstenir et de faire occasionnellement la fête, sache que selon le SNAC (Sport Nutrition Advisory Commitee), la consommation massive épisodique de boissons alcoolisées (c’est-à-dire la beuverie effrénée) engendre des pertes qui, selon les calculs, représentent jusqu’à 14 jours de l’effet de l’entraînement.
Alors oui, même si l’alcool a des effets protecteurs contre le cancer et les maladies cardiovasculaires, le vin rouge et certaines bières contiennent des antioxydants appelés polyphénols, tu peux aussi en retrouver dans les fruits et des légumes. Les médias aiment vanter ce bienfait, puisqu’il agit sur le système immunitaire et le vieillissement afin de se déculpabiliser face à sa consommation.
En conclusion, si le sport est pour toi une façon de te dépasser et que tu souhaites optimiser tes chances de progresser, on te recommande de remplacer ce fameux verre par du chocolat noir, il contient aussi des polyphénols et sans contre effort.