Nous avons tous eu le droit à ce spot publicitaire bien connu « Alors, pronateur ou supinateur ? ».
J’étais encore étudiant et justement conseiller en running lorsque le slogan a fait le tour des écrans de télés. Inutile de vous dire que la question était à la bouche de nombreux coureurs voulant renouveler leurs chaussures. Tentons de mettre un peu d’ordre là-dedans.
De quoi s’agit-il ?
La foulée pronatrice, la foulée supinatrice et la foulée universelle sont les différentes manières dont peuvent se comporter votre pied/cheville lors du passage entre la pose du pied et la propulsion. Chaque coureur a un « déroulé du pied » différent qui peut dépendre de sa croissance, de ses antécédents médicaux, de la distance pratiquée …
Pas de confusion avec la notion de cycle ou de pose du pied : on parle ici de la phase où le transfert de poids se fait d’arrière en avant. La chaussure va donc subir une déformation assez récurrente, d’autant plus si vous courez souvent à la même allure et sur le même terrain.
Le Contrôle c’est quoi ?
Pour pallier aux contraintes exercées sur la chaussure, les fabricants ont mis en place le phénomène de contrôle. C’est en fait une technique de parade à l’usure prématurée d’un endroit de la chaussure en fonction des chocs répétitifs : c’est inscrit dans son cahier des charges.
Selon la marque vous pourrez trouver un empiècement plastique (Kalenji), un système de vague plus dense (Mizuno), une bi-densité de mousse « Duomax » (Asics) …
Toutes ces technologies permettent en fait à l’endroit qui « subit » la foulée universelle/pronatrice/supinatrice de moins se déformer, et donc d’augmenter la durée de vie de votre chaussure. En parallèle, cela permet à vos jambes de subir « moins vite » la fatigue de la chaussure.
Mes semelles, j’en fais quoi ?
C’est souvent LA grande question : « je suis pronateur, j’ai des semelles pour, mais on m’a dit de les mettre dans une chaussure universelle, que faire ? » 
Je pense que cette question parle finalement de deux sujets bien différents : la correction podologique que vous portez et un choix de chaussure judicieux adapté à votre foulée.
La chaussure choisie n’aura pas d’effet sur votre posture, sur la tonicité musculaire de vos pieds, de vos jambes etc … Elle ne « donnera » pas d’information à votre corps : elle répondra simplement aux contraintes que vous lui faites subir. Les deux ne sont donc pas incompatibles.
Mettre une semelle qui corrige une foulée pronatrice dans une chaussure universelle exerce donc bien ses qualités correctrices en terme de podologie, mais votre chaussures s’écrasera prématurément là où vous la déformez de manière récurrente : à l’intérieur.
Le mieux reste, je pense, de voir avec votre podologue avec quel type de chaussure les porter. Certains podologues préfèrent prescrire une correction sur une chaussure universelle, d’autres faire une correction moins importante avec une chaussure adaptée.
Est-ce important pour tout type de course à pied ?
Oui, sauf en athlétisme sur piste où le système de contrôle est moins présent.
En trail vous trouverez parfois des chaussures où tous les contrôles sont intégrées à la chaussure : certaines firmes le font pour palier au côté instable de la foulé, qui peut déformer tous les compartiments de la chaussure.
A noter : Il existe une pronation « naturelle », liée à la fatigue qui apparait au bout d’un certain temps de course à pied. Un coureur de marathon aurait donc plutôt tendance à opter pour une chaussure pour foulée pronatrice.
A noter 2 : L’usure de vos chaussures de ville n’est pas forcément superposable à celle de vos chaussures de course
Comment savoir ?
Le mieux est de se rendre chez votre podologue pour avoir une analyse de la foulée précise et complète.
Vous pouvez cependant vous rendre dans certains magasins où les vendeurs sont aussi de très bons conseillers et pourront vous orienter vers un bon choix de chaussure.
Enfin … Test simple, parfois peu révélateur car par dynamique, mais que vous pouvez tenter car il reproduit la notion d’appui sur une jambe, en charge :
- Mettez- vous en appui sur une jambe, en charge donc genou légèrement fléchi
- Observer vers où se portent votre appui et la déformation de votre pied :
- Intérieur : plutôt pronateur
- Tout reste dans l’axe : plutôt universel
- Extérieur : plutôt supinateur