Édito > À la défense de Henri Schoeman – où pourquoi le cas est ailleurs.

Vous êtes plusieurs à m’avoir contacté pour me demander mon avis personnel sur le cas de Schoeman. Cela est presque une bonne nouvelle puisque cela signifie que certains sont conscients de la difficulté à saisir toutes les subtilités de la lutte contre le dopage. 

Petit rappel, un VRAI média ne devrait pas se contenter de relayer l’information un lien et se contentant d’y jumeler un gros titre. Encore plus quand le texte est anglais et rempli de termes techniques.

Maintenant, dans la réception de cette nouvelle, on est particulièrement déçu par certains « tweets » de personnes dans la communauté. Notre interprétation face à cette nouvelle est souvent conditionnée à nos propres intérêts. 

On tient à rappeler quelques faits très importants.

1 – Henri Schoeman n’a jamais caché la prise de cette substance. Son erreur est de ne pas s’être muni d’une exemption médicale. 

Cela signifie que d’autres athlètes aux JO ont très bien pu courir à Rio en ayant pris une substance interdite, mais qu’en se munissant d’une exemption médicale, ils sont certains de ne jamais se faire lyncher sur la place publique. 

2- Sputnik Media est une agence média russe avec un objectif politique en arrière. 

De nos jours, impossible de savoir si une agence dite de « Fakenews » est justifiée. Compte tenu de la conjoncture, Sputnik Média reste une agence russe qui est probablement motivée à endommager la réputation des Jeux olympiques. Maintenant, soyons réaliste, le triathlon est un sport niche, ce n’est peut être pas le meilleur sujet pour créer une histoire avec pour déstabiliser des institutions.

On peut par contre se questionner sur le timing, pourquoi les fuites de Fancy Bear arrive que maintenant. En fait, cela peut s’expliquer par le fait que le groupe de pirates est à nouveau en croisade afin de rendre publique la guerre froide entre l’AMA (agence mondiale antidopage) et le comité olympique.  

En divulguant le cas Schoeman, Fancy Bear souhaite démontrer que certains athlètes sont protégés… et par le fait, le traitement face aux athlètes Russes est encore plus hypocrites. 

Maintenant, il est possible que Sputnik a publié une partie des éléments pour manipuler les faits. Cela demeure très étonnant qu’un athlète de son niveau puisse indiquer la prise de ce produit sur son formulaire mais ne pas se munir d’une exemption médicale encore plus lorsqu’il est suivi par un docteur (Karen Schwabe – nom inscrit sur son formulaire) travaille au service de l’Institut du Sport d’Afrique du Sud. Et si Schoeman avait finalement une exemption? Les échanges entre l’équipe médicale des JO semblent démontrer qu’il n’y a pas de procédure automatique si l’athlète profite déjà ou pas d’une exemption.

3- En théorie, c’est le seul test positif Henri Schoeman et il a continué à briller en gagnant la grande Finale de Cozumel devant la coalition chamboulante des frères Brownlee.

Au mois de septembre, soit plus de 3 semaines après l’échange de courriels entre les différents intervenants médicaux du comité olympique, Henri Schoeman a continué à courir et à gagner (Cozumel) et assurément, il a été testé à l’arrivée.

L’ITU est donc en mesure de savoir s’il utilisait toujours cette substance ou pas et s’il avait désormais une exemption médicale. La prise de cette substance n’a pas d’effet sur le long terme. Comme nous l’avions déjà mentionné, le succès de Schoeman n’était pas une véritable surprise vu son cheminement… Il s’explique par des faits de courses. Sur la réserve à vélo, capacité de s’échapper en natation et donc de profiter de la selection.

Alors, que faut-il en penser?

Cela est une opinion PERSONNELLE formulée sur des arguments, le fait d’indiquer sur son formulaire lors de son contrôle la prise du dit produit, on peut croire que Schoeman était de bonne foi et il a probablement fait l’erreur de penser que ce produit n’était pas sur la liste, ou encore pire, il a tout simplement était mal conseillé et/ou en manque de ressource… 

Petit point important, un athlète peut effectivement tomber malade et c’est logique puisque son système est constamment sollicité. Maintenant, il faut comprendre que le fait de tomber malade en pleine préparation met en quelque sorte en danger toute sa carrière et sa réputation. 

Ce que l’on regrette déjà…

Même si l’ITU dit vouloir lancer une investigation sur le sujet, on imagine mal le comité olympique rendre des comptes à l’ITU. L’exercice pourrait aider à Henri Schoeman de redorer sa réputation. Les différents jugements pourraient mettre un terme à sa réputation et même si une institution qui devrait être compétente, soit le comité olympique, à déjà statué sur cas… Dans le dossier de Sputnik, on ne sait pas quels sont les derniers éléments qui ont permis de prendre une décision en faveur de l’athlète sud-africain. 

La polémique ne devrait pas être au tour de Schoeman, mais du traitement du cas par le comité olympique puisqu’on n’est pas en mesure de savoir si Schoeman a été couvert… où tout simplement, s’il existe des efforts de propagandes pour démontrer d’autres problèmes entre plusieurs organisations.

Tout cela est à vérifier… 

 

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