En novembre 2017, le site Slowtwitch détaillait comme de coutume les vélos des meilleurs pros sur l’Ironman de Kailua-Kona. Il y avait bien sûr de magnifiques photos, mais également quelques données très intéressantes sur les coureurs et leurs équipements.
En résumant certaines de ces données, cela donne :
Rg | Athlète | Taille | Poids | Tps Vélo | Tps Cap | Manivelle |
1 | P. Lange | 178 | 63 | 04:28:53 | 02:39:59 | 170 |
2 | L. Sanders | 177 | 74 | 04:14:19 | 02:51:53 | 165 |
3 | D. McNamee | 180 | 71 | 04:28:55 | 02:45:30 | ? |
4 | S. Kienle | 180 | 73 | 04:14:57 | 02:57:11 | 175 |
5 | J. Cunnama | 180 | 74 | 04:21:02 | 02:56:46 | ? |
6 | T. Bozzone | 178 | 70 | 04:26:20 | 02:53:47 | 170 |
7 | A. Potts | 188 | 79 | 04:31:02 | 02:50:26 | 170 |
8 | P. Nilsson | 182 | 73 | 04:29:02 | 02:55:51 | 170 |
9 | B. Hoffman | 180 | 71 | 04:22:00 | 03:04:16 | 167,5 |
10 | B. Stein | 188 | 77 | 04:23:59 | 03:00:42 | 170 |
11 | I. Rana | 174 | 65 | 04:39:52 | 02:52:35 | 172,5 |
12 | B. Aernouts | 184 | 74 | 04:32:00 | 02:52:57 | 172,5 |
13 | T. Vinhal | 180 | 69 | 04:37:00 | 02:55:58 | 175 |
14 | I. Amorelli | 181 | 70 | 04:25:16 | 03:08:27 | 172,5 |
15 | T. Van Berkel | 180 | 67 | 04:37:24 | 02:55:07 | 165 |
17 | C. Wurf | 184 | 72 | 04:12:54 | 03:19:28 | 170 |
MOYENNE | 181 | 71 | 04:26:33 | 02:56:18 | 170,4 |
Les lecteurs les plus attentifs l’auront remarqué depuis novembre, la longueur des manivelles est une nouvelle donnée apparue cette année. Et parmi les 10 premiers pros, force est de constater que beaucoup avaient des manivelles courtes de 170 mm (P. Lange, T. Bozonne, A. Potts, P. Nilsson, B. Stein…), voire même très courtes de 165 mm (Lionel Sanders).
La longueur des manivelles est un sujet récurrent depuis quelques mois. Sébastien Boujenah d’APS Provence nous en avait déjà parlé lors d’un interview en juin dernier. En ce mois de janvier 2018, c’est au magazine allemand tri-mag.de d’apporter aussi des éléments à ce sujet avec l’interview de Daniel Schade de gebioMized. Il y détaille/rappelle plusieurs avantages de manivelles plus courtes :
- Suppression du point mort qui apparaît chez les cyclistes lorsqu’ils pédalent et qui provoque alors une interruption dans interruption du flux d’énergie dans le cycle de pédalage. Avec une manivelle plus courte, donc un trajet plus court, le pied passe mieux le point mort.
- Augmentation de la fréquence de pédalage, ce qui préserve les muscles pour la course-à-pied.
- Elévation de la selle, ce qui contribue à rendre le torse plus plat pour un gain en position aéro.
- Ouverture de l’angle de la hanche (car le genou remonte moins haut), chose favorable pour la position en contre-la-montre (quand cet angle est ouvert, plus de puissance est développée comparé à quand cet angle est trop fermé).
- Diminution de la sollicitation du bassin et des fessiers, ce qui peut aider à gagner en stabilité (gauche-droite et avant-arrière), à avoir moins de pression sur la selle, et à répartir équitablement les forces de pédalage à 50%-50% entre chaque jambe quand certains sont par exemple à 54%-46% avec de grandes manivelles.
Il précise bien que cela est valable quand il s’agit de rouler en dessous de la puissance maximale, chose qui est le cas sur moyenne ou longue distance triathlon, et que c’est à vérifier au cas par cas (ex: si l’athlète a déjà une cadence de pédalage supérieure à 90 tour/min, surtout ne pas chercher à aller au delà de 100 tour/min car d’autres désavantages apparaissent alors.)