Deux semaines en Asie et loin du triathlon, à mon retour, je vois qu’Alistair Brownlee a à nouveau pulvérisé ses adversaires lors d’Ironman 70.3 Dubai. Si l’on peut brièvement s’étonner de la rapidité de sa transition vers la distance moyenne (70.3), ce qui est le plus étonnant, c’est la facilité avec laquelle le frère ainé des Brownlee est toujours revenu au plus haut-niveau d’une blessure qui aurait pu mettre un terme à sa carrière.
Il y a 6 mois, Alistair était sur la table d’opération pour sa hanche. Il aurait repris la course à pied il y a moins de trois mois pour courir dans la facilité un semi en 1:09:34… Avec lui, on ne sait jamais s’il était sur la réserve où s’il a préféré tout donner pour gagner avec le plus d’avance possible afin de lancer quelques messages.
Le fait qu’il est aussi fort sur 70.3 n’est pas une surprise, mais face à ce rythme, on a toujours eu l’impression qu’il court après une usure prématurée… et pourtant!
Malheureusement, et si cela est devenu une habitude, on se questionne toujours sur ces fameux temps… Le parcours de course à pied serait selon certains 400m trop court. Cela ne serait pas étonnant.
Mais dans tout cela, c’est surtout la performance à vélo qui détonne. Avec 1:58:50, on peut toujours se questionner sur les fameuses motos accompagnatrices qui viennent forcement assister (involontairement) la tête de la course. D’ailleurs, le roi du triathlon n’a pas réellement besoin de cela…
Brownlee gagne la course avec plus de 6 minutes et 30 secondes sur un ancien médaillé olympique (Sven Riederer) et déjà, impossible de ne pas se poser cette question. Est-ce qu’Alistair a encore besoin de s’aligner sur d’autres 70.3 cette année?
Malheureusement, si les athlètes importants (Frodeno, Kienle, Lange, Sanders, Gomez) refusent de s’aligner contre lui, quelle sera la signification des futures courses?
On doit d’ailleurs regretter le fait que Javier Gomez, qui était pourtant à deux doigts de gagner le fameux million avec le Triple Crown – il faut gagner ces trois courses, Dubai, Bahreïn et les championnats du monde – a préféré faire l’impasse sur Dubai pour finalement compétitionner à Challenge Wannaka qui aura lieu la semaine prochaine.
Malheursement, on se questionne toujours pourquoi les meilleurs triathlètes refusent toujours de tenter leur chance avec le fameux challenge Triple Crown. Tout cela est très paradoxal quand on sait que le milieu se plaint des bourses peu élevées et du manque d’intérêt des pratiquants pour les pros.
Est-ce que la compétition a déjà lancé la serviette face à Alistair Brownlee?
Le plus étonnant dans tout cela, c’est qu’Alistair Brownlee va probablement continuer à gagner sur le circuit ITU comme les Jeux du Commonwealth. C’est comme cela et face à cette domination, on se demande si l’intérêt médiatique pour la distance olympique n’en dépendra pas. Alistair Brownlee fera le yoyo. Au final, il se présentera aux courses qui lui offrira le plus de challenge. Étonnamment, à l’exception de Lionel Sanders, en 70.3, les grands noms attendront avant le challenge imposé…