Bob Babbitt a récemment interviewé Alistair Brownlee dans la foulée de sa victoire au 70.3 de Dubaï. Sans surprise, ce dernier confirme que son objectif 2018 sera la triple couronne, donc de participer aux championnats du monde 70.3 – qu’il regrette de ne pas avoir pu concourir l’année dernière -, au 70.3 de Bahreïn, mais également un autre 70.3 de qualification, une autre course Challenge et également la WTS de Leeds, course qui lui tient à coeur.
Il confirme aussi se trouver bien chez lui toute l’année à Leeds pour s’entraîner, là où plusieurs autres pros trouvent la nécessité d’aller s’entraîner au soleil. Par contre, il exprime besoin d’expériences de triathlon différentes pour conserver une motivation maximale, ainsi que celui de s’aligner un jour sur distance ironman.
L’interview est aussi l’occasion de rappeler une superbe initiative, la Brownlee Foundation, fondation créée avec son frère Jonathan pour amener les jeunes à faire du sport, par le biais de la natation, du vélo ou de la course-à-pied. Cette année, 6000 à 7000 enfants auraient ainsi participé à des animations auxquelles participent les 2 frères à travers le Royaume Uni.
A la question de quelle est la difficulté de passer d’une distance olympique à une distance half, il répond qu’il n’y a pas trop de différences étant donné qu’il s’entraînait déjà beaucoup, environ 35h sur des grosses semaines, et qu’à haut niveau, les athlètes ITU ont tous de la technique et de la vitesse dans les trois disciplines. Il ajoute aussi qu’au final, que ce soit un triathlon de 2h ou de 4h, ça reste de l’endurance. Néanmoins, il reconnaît trois différences dans la préparation : des allures différentes à tenir, le positionnement sur le vélo et l’aspect nutritionnel. C’est ce dernier aspect qu’il dit n’avoir pas bien géré sur son premier 70.3 (St George en mai 2017), mais mieux géré à Dubaï où il n’a faibli que dans les 2-3 derniers km.
Eh bien sûr, Bob Babbit lui a posé la question que tout le monde se pose : Mettra-t-il le cap vers les JO de Tokyo 2020 ou vers Kona ? Pour l’instant, il ne veut pas y penser et veut se focaliser entièrement sur le championnats du monde 70.3 de 2018 et déjà voir ce qu’il vaut sur cette distance, qu’il attendra le 1er janvier 2019 pour faire un choix entre les JO ou Kona.
Mais lui faut-il faire un choix ? (Là, nous extrapolons par rapport à l’interview). Il y a quelques jours, nous nous demandions chez Trimes où était le challenge pour Alistair en l’absence d’adversaires. Eh bien finalement, on se prend à imaginer un challenge impensable : essayer de décrocher 2 titres la même année, les JO et l’Ironman d’Hawaï en 2020. Le scénario est hasardeux : il impliquerait de jouer sur deux tableaux, d’avoir deux pics de formes assez rapprochés (les JO ayant lieu du 24 juillet au 9 août et Kona traditionnellement début octobre) sur des formats différents. Mais s’il y en a un qui pourrait essayer, ça ne peut être que lui… si son corps et sa fédération le soutiennent dans cette entreprise. Certes, il ne s’est pas encore essayé sur distance Ironman, mais il a encore le temps : il reste 889 jours jusqu’au 24 juillet 2020.