Cela fait un petit moment que l’on n’a pas fait d’ITW d’athlètes chez Trimes, c’est pourtant un de nos exercices préférée.
On a décidé de faire une série d’ITW et de se concentrer sur des athlètes un peu moins connus du grand public mais avec de réels résultats au niveau national ou international.
Cette « seconde garde » du triathlon français ne fait pas les WTS, ni l’Ironman d’Hawai, on va plutôt s’intéresser aux triathlètes français performants en division 1, des triathlètes performants sur LD, ou même Xterra.
Ce n’est évidemment pas fermé, mais c’était l’envie du moment.
Comment vivent-ils ? Comment s’entrainent-ils ? On a voulu vous montrer les coulisses du triathlon élite français et surtout le quotidien d’athlètes qui s’entrainent énormément avec une reconnaissance « faible ».
Non, être dans une démarche de haut niveau n’est pas tout rose, et faire du triathlon à plein temps n’est pas qu’une partie de plaisir.
On commence cette série avec Tom Lecomte, Champion de France Duathlon LD et vainqueur du Triathlon de Nouâtre (devant Aurélien Raphaël) cette année qui prépare une grosse fin de saison.
Hello Tom, comment vas-tu ? Peux-tu présenter en quelques mots pour les lecteurs qui ne te connaissent pas ?
Ça va très bien, je viens de faire un gros bloc de travail que je parachève demain sur la course d’Embrun (courte distance) !
J’ai commencé le triathlon à 16ans pour faire comme mon père ! Je le suis depuis toujours sur les triathlons mais c’est vraiment en seconde que j’ai commencé à l’accompagner sur les entraînements.
Avant j’étais hyperactif, j’ai touché à pleins de sports (Judo, biathlon, athlétisme par exemple) mais le football prenait le dessus !
Qu’ont donné tes années juniors en triathlon ?
Rien de terrible ! Je me suis qualifié la dernière année en junior pour les France mais j’ai eu une fracture de fatigue donc je n’ai jamais participé au France de triathlon jeune… En duathlon, je suis toujours passé au travers sauf la dernière année junior où je finis 8eme ! En faite, j’avais beaucoup de mal mentalement … Je n’étais vraiment pas bon dans ce domaine … J’avais tendance à baisser les bras assez facilement …
C’est mieux maintenant ? Tu as eu un déclic ?
Oui clairement ! Je peux même dire que c’est devenu un de mes points forts … Je suis devenu quelqu’un de très perfectionniste et déterminé ! Je n’ai pas travaillé cela spécialement avec un professionnel, mais le fait de ne faire que du triathlon, d’aller au charbon tous les jours, ça te forge un mental. Surtout qu’avec mon entraîneur (Stéphane Palazzetti), il y a beaucoup d’intensités donc j’ai appris à aimer la souffrance …
Tu as la particularité d’être très jeune (23 ans ?) pour quelqu’un qui fait du long ? On voit plus les « jeunes » de ton âge sur GP, pourquoi le choix du long ?
C’est la première fois qu’on me donne 1 an de plus ! Il y a plusieurs raisons à cela, je suis plutôt un bon rouleur et j’adore les efforts solitaires, donc rouler en pack, ce n’est pas mon truc … Je suis quelqu’un de solitaire dans la vie, donc forcément ça joue !
Puis il y a la natation, je n’ai clairement pas le niveau pour espérer quoi que ce soit sur court avec le drafting … Après avec mon entraîneur et mes parents, nous avons mis en place « un plan de carrière », je ne suis pas un jeune qui va se griller à faire beaucoup de longues distances dans l’année … Cette année je n’en ferai que 3, l’année prochaine 4, et pour un ironman ce n’est pas pour tout de suite ! Je vais vraiment me construire petit à petit, step by step.
Ton quotidien cela ressemble à quoi ? Peux-tu nous parler un peu de ton entrainement ?
Je fais du triathlon à 100% ! En moyenne, je m’entraîne 25h par semaine. Mon entraînement est plus basé sur la qualité que le volume. En moyenne je nage 5x, roule 5x et court 5x ! Après dans la performance, l’entraînement ne fait pas tout … Il y a aussi le kiné, le chiropracteur, la nutrition et le sommeil ! Je suis quelqu’un de très perfectionniste (d’ailleurs je remercie vraiment mes parents qui me supportent tous les jours, et je sais que ce n’est pas facile …), je mets vraiment tout en œuvre pour y arriver, je calcule vraiment tout.
J’en profite pour rebondir sur le fait que tu sois à 100% sur le triathlon. Aujourd’hui ta pratique du triathlon est-elle assez rémunératrice ? Tu as des mécènes ? Ou ce sont les prize money qui sont rémunérateurs ?
Déjà sans mes parents, je n’aurai pas pu tenter ma chance, je leur dois tout ! Cette année, je me suis démené pour trouver des partenaires financiers, des entreprises locales… Donc pour le moment, je m’en sors, mais je ne pourrai pas en vivre ! De toute façon, dans le triathlon si tu veux en vivre, tu dois être parmi les meilleurs mondiaux …
Et à plus long terme comment te vois-tu ? Vivre du triathlon ce serait l’objectif ? Une sélection pour un Championnat du Monde ITU sur longue distance ? L’Ironman d’Hawaï ?
Bien sûr, c’est l’objectif ! Oui je pense que l’année prochaine ou dans 2 ans, j’essaierai de demander pour faire les Monde ITU. Mais Hawaï, restera l’objectif de ma carrière ! Mais j’ai encore le temps.
Et quels sont tes objectifs de fin de saison ?
Le XL de Gerardmer et le 70.3 de Lanzarote !
As-tu quelques choses à rajouter pour clore cette ITW ?
Merci à toi pour cette interview et j’espère te revoir vite sur une ligne de départ.