Si l’on vous parle de Diego Van Looy peut être que ce nom ne vous dit rien … Si on vous dit qu’il a gagné le mythique Embrunman cette année, cela situe de suite l’athlète.
Vainqueur surprise de l’Embrunman après avoir posé le vélo avec 15’ de retard sur la tête, Diego Van Looy a mis tout le monde d’accord sur le marathon en courant 2h44’22 pour s’imposer.
On a décidé de donner la parole à ce triathlète, qui malgré ses 27 ans est plutôt jeune dans notre sport. Quelques choses nous dit que l’on n’a pas fini d’entendre parler de lui.
Bonjour Diego, pourrais-tu te présenter ? (Âge, palmarès) Ton passé avant d’être triathlète nous intéresse particulièrement également.
Je m’appelle Diego Van Looy, j’ai 27 ans, je fais du triathlon depuis mai 2016. Par le passé, j’étais cycliste élite au sein de l’équipe Bofrost Prorace Cycling Team. Cette année j’ai gagné l’EMBRUNMAN, ainsi que l’Israman sur 70.3. J’ai fait top 10 à toutes les courses label Ironman auxquelles j’ai participé également.
J’ai arrêté le cyclisme en Mai 2015, puis je me suis mis à la course à pied en loisir avant de me mettre au triathlon en Mai 2016, je n’avais jamais nagé auparavant.
Ex-cycliste élite amateur, que t’apporte ce passé dans ta pratique du triathlon ?
Mon avantage est que j’arrive à courir vite après le vélo parce que je suis encore très frais en roulant à 75/80 %.
Aujourd’hui tu pratiques le triathlon de façon professionnelle, à plein temps ?
Actuellement on peut dire que je suis triathlète professionnel grâce aux supports de mes sponsors, j’ai la possibilité de faire tout pour mon sport.
Une question qui nous intéresse beaucoup c’est comment les pros arrivent-ils à vivre du triathlon, cela te semble « facile » de gagner sa vie avec le triathlon ?
Le triathlon est en plein essor en ce moment, ce n’est pas facile mais je pense qu’on peut en vivre. Cette année a été une bonne année pour moi au niveau des prize money, mais c’est important de continuer de rechercher des partenaires. Les courses en dehors du label Ironman sont plus intéressantes au niveau prize money.
En ce qui concerne tes entrainements, comment cela se passe ? Tu as un coach ?
Jusqu’au 1er Juillet j’étais coaché par Luc Van Lierde, mais financièrement ce n’était plus possible pour moi de payer ses tarifs de coaching. Du coup depuis le 4 juillet, j’ai commencé à travailler avec Dag Van Elsande qui s’occupe toujours de moi aujourd’hui.
A quoi ressemble une semaine type de Diego Van Looy niveau entrainement ?
En ce moment je ne m’entraine pas beaucoup, j’entretiens juste la forme avant de partir sur un cycle de 8 semaines avant une course. Mais à titre d’exemple ma semaine la plus difficile dans ma prépa pour l’Embrunman est celle-ci :
Lundi : 16km Run (3x 3km 3’30/km) + 50km récupération vélo.
Mardi : 6km natation + 80km vélo (dernier 20km à 300 watts) + enchainement 12km (10km à 3’40/km + 2km récupération)
Mercredi : 5km natation + 20km course à pied (easy run) (4’10/km) + plus tard le soir 10km course à pied (4’30/km)
Jeudi : 60 km récupération vélo
Vendredi : 4km natation en eau libre + 200km vélo (4000m dénivelé positif)
Samedi : Matin 60km vélo à 250 watts + après-midi Triatlon 111 Jabbeke, format 1 km natation – 100 km vélo – 10 km à pied, je n’ai pas eu beaucoup de chance à vélo mais j’enchaine mon 10 km en 32’04 + Soir : 15km course à pied (4’20/km)
Dimanche : 4km natation + 150km vélo (220 watts moyenne)
Total natation : 20 km
Total vélo : 660 km
Total course à pied : 83 km
Tu as commencé le triathlon à l’âge de 25 ans, savais-tu nager avant ?
Non, je n’avais jamais nagé, je ne suis pas un super nageur, mais je m’en sors pas trop mal à Embrun en nageant sous l’heure (59’24), mais si je veux gagner un Ironman tout plat, il faut au moins que je nage 55 minutes, voir encore mieux. Sur ironman tout plat, les gars sortent devant et roulent ensuite ensemble, c’est très compliqué de revenir de l’arrière.
Cela te semble réalisable ? Tu penses avoir une bonne marge de progression dans cette discipline ?
Oui, avant le 4 juillet (donc avant d’avoir son nouveau coach), je m’entrainais 10 km de natation par semaine, sans technique. Maintenant je fais le double et avec un coach de natation, je suis en train de passer un gros cap.
Quels sont tes objectifs futurs ?
Je veux avoir la plus grosse progression possible, je veux confirmer et nager beaucoup plus vite. Je veux continuer de gagner des courses.
J’imagine que voir Bart Aernouts, un compatriote belge, performer à Hawaï cela t’inspire ? Il a un peu le même profil que toi. Hawaï c’est un objectif à long terme ?
Oui Bart est un ami à moi. C’est un grand exemple, il a toujours fait top 10 à Hawaï après un vélo à fond et en revenant sur le devant de la course sur le marathon. Effectivement c’est un peu mon profil.
En ce qui concerne Hawaï, nous travaillons sur le long terme avec mon coach pour être sûr d’avoir une longue carrière. Tout vouloir tout de suite n’est pas une bonne chose. Il vaut mieux se construire progressivement pour atteindre le top. C’est pourquoi nous avons décidé avec mon entourage d’avoir Hawaï comme objectif en 2021. Jusque là, le but est d’acquérir de l’expérience et s’entrainer pour être sûr de ne pas « seulement participer » là bas.
Je pense qu’on a fait le tour pour cette interview, souhaites-tu rajouter quelques choses pour conclure ?
Merci pour cette interview et j’espère qu’on se rencontrera sur une course en France en 2019.
Question bonus pour les amoureux de cyclisme … En tant que belge, ex-cycliste, ton avis nous intéresse … Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres ?
Paris-Roubaix sans hésiter !!
Si vous souhaitez suivre la carrière de Diego Van Looy vous pouvez suivre ces liens :
http://www.diegovanlooy.be/?fbclid=IwAR1IETaRISQbNLhi1BMA8zRymuXDzlgTi7zxEBaGRsbnk5lLimuDcyNDfDw
https://www.facebook.com/protriathleteDiego.Van.Looy/