Ce week-end a eu lieu les Championnats de France de Duathlon à Noyon. Si l’an dernier j’étais sur place et avait eu la chance de commenter toutes les courses sur le live, cette année cela n’aura pas été le cas, et je n’ai pas vu grand-chose de ces France si ce n’est … la course élite homme.
Cela fait longtemps que je n’ai pas écrit pour Trimes et je dois avouer que je ne sais pas par où commencer pour narrer cette course qui fut vraiment exceptionnelle. Quelques éléments de contexte avant de vous raconter la course.
Le lieu : Noyon
Le lieu et surtout le club qui organisait cette course n’est pas anodin. Le Team Noyon Triathlon est un club avec un fort projet duathlon élite. Max Lagant et son équipe sont de vrais amoureux de la discipline avec l’envie de mettre en avant leur ville, le duathlon et faire plaisir aux spectateurs ainsi qu’aux athlètes.
Le live : Facebook
On a eu une course suivie au plus près, avec un commentateur qui connaissait bien les athlètes, leurs différentes qualités, l’explication fine de la course fut une vraie plus value.
Alors évidemment, cela reste un live filmé au téléphone avec les aléas du réseau qui fait parfois l’image est moyenne, mais ce qu’a proposé l’organisation était vraiment top, on a pu suivre la course de l’intérieur aux différents moments clefs et aux différents niveaux de la course, bref j’ai aimé ! Vu le niveau sportif et le spectacle proposé de ce qu’on a vu samedi cela méritait une diffusion TV.
Format : 5 km – 20 km – 2.5 km
Un format sprint, c’est vrai qu’on aurait aimé un format plus long pour un France. Un 10 km – 40 km – 5 km à deux semaines des Championnats du Monde aurait été gourmand et peut être malvenu. Mais ce format sprint est aussi spectaculaire, les organisateurs ont su mettre de la difficulté, et les athlètes ont prouvé qu’on pouvait faire un beau spectacle et de réelles différences sur ce format.
Un VRAI Championnat de France : OUI OUI ET OUI !
La FFTRI a décidé depuis l’an dernier (et l’année d’avant ? Je ne sais plus) de revenir sur un Championnat de France hors D1, mais c’est un grand oui et surtout une belle réussite. 180 bonhommes au départ, et une très grosse densité, avec les têtes d’affiches de D1, les athlètes de la D2, de très bons triathlètes qui sont venus se jauger. On retrouve des athlètes au-delà de la 40ème place qui ont un vrai niveau compétitif croyez-moi. J’espère vraiment que l’événement va se pérenniser sous ce format.
Et si on parlait de la course ?
1ère càp : 5 km (4723m à la roue géomètre) : A-t-on déjà été si vite ?
C’était visuellement impressionnant durant le live … Mais cela allait à une vitesse ! Personnellement je n’avais jamais vu ça sur une première à pied. 5 hommes se détachent : Choquert, Le Berre, Guerbeur,Le Bihan, Bourgeois et cela court fort, pour la tête on a une moyenne de 2’54 /km sur un parcours avec une bosse de 400m à 5 %, complètement fou ! (Source Benoit Nicolas)
Petit rappel des PB de nos hommes de tête sur 10km/10000m :
Benjamin Choquert : 29’09
Yohan Le Berre : 29’44
Krilan Le Bihan : 29’33
Nathan Guerbeur : 29’57
Alexandre Bourgeois : Je ne sais pas.
Et derrière cela se trouve sur le carreau, il y avait de qualité pourtant, je pense à Benoit Nicolas qui dit concrètement qu’il n’a pas pu y aller, Charlélie April de même (on parle d’un athlète avec un PB à 14’10 sur 5000m), ca court 2’56/57 km moy derrière au rupteur. En courant 2’59/km qui est habituellement la vitesse du pack 1 sur la première partie à pied, tu te retrouves à 25 secondes de la tête, je me répète mais c’est complètement fou !
Il est vrai que lorsque je faisais de la D1 … Je me demandais toujours pourquoi cela ne courrait pas plus fort, moi j’étais au taquet à 2’59/3’/km et ne pouvait pas faire mieux, mais je me disais toujours qu’un Benjamin Choquert pouvait courir à cette allure là en tongue par exemple.
Hier, ils ont décidé de courir au rupteur, et c’était beau, merci pour ce moment ! Et finalement, la course est déjà perdue pour certains, ce qui est très rare sur un duathlon, pour la gagne fallait être là dès les premiers mètres.
T1 : Yohan Le Berre fait sa spéciale
Il rentre en premier dans l’aire transition, ressors le premier, et là si t’es pas dans la roue … tu sautes, et si t’es dans la roue,tu vis un des moments les plus douloureux de ta course, devoir sortir un effort max 2/3’ après un quasi effort max sur 5 km. A ce jeu là, un seul tiendra , Nathan Guerbeur.
Vélo : Un duo puis la meute
Je n’ai pas grand à dire sur le vélo, Nathan et Yohan ont fait la différence sur leur punch au début du vélo, et se relaieront solidement durant les 20 km de vélo.
Les deux équipiers ont su allier leurs forces pour s’assurer de jouer la victoire en posant avec 45 secondes d’avances. Derrière cela se regroupe, Le Bihan, Choquert, Bourgeois se font revoir par le peloton. Benoit Nicolas, Charlélie April, Emile Blondel Hermant essaient de mettre des choses en place pour revenir sur la tête mais ne trouve pas d’allié pour rouler.
Et malgré les relances, impossible de faire la différence.Clairement dans ce peloton cela joue la 3ème place, le deuil du titre est fait.
T2 : Nathan Guerbeur – figure de style.
Je vous aurai bien dit RAS pour cette T2 … Mais vous avez loupez un truc ! Oui rouler au rupteur avec Yohan Le Berre n’est pas sans conséquence sur l’organisme, Nathan sera pris de crampes sur le vélo et cela ne s’arrangera pas. Yohan transitionne fort et tue le suspense … Nathan sort du parc s’arrête … et s’étire ! Photo à retrouver sur l’article TriathlèteMagazine. ( http://redaction.triathlete.fr/index.php?post/2019/04/13/Championnats-de-France-duathlon-S-Noyon-:-Sandra-Levenez-puissance-92&fbclid=IwAR2y6yoo-Kus8JGkDy0LuI9eI0tz1nP4E_rha3Bh8QGC0daX6UlEnscCwDE)
Cap2 : Le Berre vers le titre, Guerbeur souffre, Choquert vole, la Metz est dite.
Avec les crampes de Nathan, Yohan se retrouve seul en tête,et filera vers un deuxième titre de Champion de France, il prouve quand même qu’il est très fort, en finissant en 6’49 il effectue le 3ème à pied de cette càp2, considérant l’effort fait sur le vélo comparativement aux autres …c’est très, très fort. Nathan, se remet de ses crampes, et même si il fait une deuxième à pied en souffrance et gestion de crampe il conserve sa deuxième place. Derrière Benjamin Choquert, comme à son habitude atomise la concurrence et viendra s’emparer de la 3ème place pour offrir à Metz Triathlon un triplé.
Benoit Nicolas finalement 4ème est dans le match en ne prenant que 9 secondes par Benjamin Choquert, il prouve à deux semaines des Monde qu’il faudra compter sur lui !
Maxime Bargetto encore un Messins complète le top 5. On retrouve ensuite une énorme densité derrière sur le top 10
Un petit mot pour chacun
- Yohan Le Berre : J’ai mal pour les autres,rien qu’en regardant la course.
- Nathan Guerbeur : Le seul a déjà avoir gagné un GP en étant U23 ? De grandes choses l’attendent en triathlon.
- Benjamin Choquert : La différence de niveau à cap2 devient insolente !
- Benoit Nicolas : Beau titre en master.
- Maxime Bargetto : Quelle régularité ! Le niveau augmente tous les ans, mais le sien aussi.
- Adrien Latestere : Il prouve qu’il faudra de plus en plus compter sur lui.
- Krilan Le Bihan : Benjamin Choquert junior.
- Emile Blondel Hermant : A déjà cogner Dorian Coninx sur un France Jeune Duathlon et des années après, toujours là !
- Robin Moussel : 37ème à cap1 pour finir 9ème. Que fait la police ?
- Arthur Berland : Junior l’an dernier, 10èmepour un premier France Élte, c’est très fort.
Je ferai le résumé de la course femme demain.
Vive le duathlon, et merci au Team Noyon Triathlon pour ce beau Championnat de France !