Sa récente performance au Sables-d’Olonne avait attiré notre attention tant elle était surprenante: nous publiions en effet que « Charlène Clavel menait un train d’enfer ». Nous avons alors décidé de la contacter afin de tenter de mieux la connaître et aussi, de la présenter aux personnes qui ont été aussi surprises que nous.
(Pour rappel elle a réalisé un chrono de 4h31’37 » en Groupe d’Âge)
Charlène était une athlète de haut niveau qui évoluait dans le milieu du handball professionnel (Nîmes puis Nantes, en Première division). Elle a récemment décidée de mettre fin à sa carrière pour deux raisons: se consacrer pleinement à sa reconversion (Kinésithérapie) et parce qu’elle en ressentait le besoin.
» C’est 10 ans de ma vie, j’en suis heureuse et fière mais il était temps de changer de voie »
» Bonjour Charlène, tout d’abord félicitations pour ta récente performance aux Sables-d’Olonnes. Si tu le veux bien nous ne reviendrons pas sur le débat des conditions de course. Peux-tu simplement nous expliquer pourquoi avoir choisi le triathlon pour changer?
J’avais envie de découvrir autre chose, de pouvoir passer des moments de partage en famille puisque mon frère est déjà pratiquant depuis quelques années. Le triathlon me semble être une sorte de « mode de vie » qu’on peut adopter si l’envie nous prend. C’est un univers dans lequel je me sens bien, qui me ressemble et dans lequel j’aime m’exprimer librement.
Je trouve également que le mélange d’âges et de niveaux présents sur une ligne de départ est formidable. Cela permet de faire des rencontres, de côtoyer des gens que nous admirons (F. Van Lierde pour ma part) et de passer du temps entre frères et sœurs, amis ou passionnés.
Je me suis lancée sur un coup de tête à l’occasion du 70.3 de Nice: un pari avec mon frère. A l’époque je m’y suis rendue avec mon certificat médical puisque je n’avais pas encore de licence. Il faut tout de même dire que je pratiquais déjà des sports d’endurance sur mes temps de repos: il pouvait m’arriver de m’aligner sur des trails ou cross locaux, d’aller faire du vélo ou de nager.
» Nous te savons maintenant licenciée aux Sables d’Olonne Vendée Triathlon, est-ce par amour pour les Pays de La Loire (ma belle région, :p), ou il y a-t-il une raison particulière? »
Je suis actuellement étudiante en Kinésithérapie à Vichy ce qui me pousse à m’entraîner dans le coin la plupart du temps. Au détour d’une séance natation j’ai pu rencontrer Yohann Vincent qui avait visiblement eu écho de mon résultat à Nice et qui m’a proposé de me mettre en relation avec le club. Je dois dire que sa bienveillance m’aide à m’entraîner et aussi à découvrir le milieu du triple effort.
» Justement, comment t’organises-tu sur le plan de l’entrainement? As-tu remarqué profiter de qualités que tu as pu développer dans le handball? »
Je combine plusieurs choses. Tout d’abord j’ai quelques connaissances du fait de mon parcours universitaire (M2 Expertise & Optimisation de la performance sportive) que je tente d’exploiter au mieux. J’ai aussi choisi de m’entourer et de me faire conseiller par Nicolas Trouvat qui entraîne en athlé à Nantes (actuellement prep. phys. au ALCPM Nantes) et Jean-Sebastien Salendres (ancien triathlète & entraîneur) qui m’apporte son expérience. Je suis un programme à la semaine que j’adapte en fonction de mon planning de cours.
Lorsque je jouais au handball j’avais parfois des difficultés à être régulière, surtout en situation de pression. Je n’ai pas toujours réussi à gérer ces moments et cela m’a apporté, je crois, des capacités de remise en question, de résilience et de gestion. Le triathlon étant un sport où on s’exprime individuellement, je crois que je suis heureuse d’avoir développé ces traits de caractère.
Sur le plan physique et physiologique je crois que j’avais, en parallèle du handball, quelques qualités pour l’endurance. Le cocktail issu de ces aptitudes et du travail de puissance qu’on peut avoir dans le handball m’aide ont certainement été très complémentaires.
« Comment s’organise la suite pour toi? Où pourrons-nous te suivre? »
Pour le moment il me reste une semaine de formation avant de pouvoir envisager l’été plus sereinement. Les vacances vont me permettre de pouvoir me reposer mais aussi de m’entraîner en ayant l’esprit libre. Il est en effet parfois difficile de s’organiser pour pratiquer trois sports dans une seule semaine.
Sinon je serai à la finale mondiale Ironman 70.3 de Nice et j’espère à nouveau pouvoir réaliser une bonne course.
« Parfait, nous suivrons ça avec attention Charlène. Merci d’avoir accepté de jouer le jeu des questions. Nous te laissons le mot de la fin: »
J’ai reçu de nombreux messages de soutien et de félicitations auxquels je n’ai pas forcément eu le temps de répondre.
J’ai été très surprise mais également très flattée: je tenais simplement à remercier toutes ces personnes. Amis, famille, entraîneurs, triathlètes et anciennes coéquipières des terrains …