JOs Tokyo drama » Le Canada s’élimine du relais olympique.

Voici le communiqué de Sportcom qui est avant tout une interprétation avec certains éléments manquants.

À la dernière minute, le Canada a décidé de ne plus aligner ses meilleurs éléments pour le relais.

Cela permet de préserver ses têtes d’affiche pour l’individuel (coupe du monde) et d’offrir une dernière opportunité de faire un choix final entre Alexis Lepage et Matt Sharpe pour le second dossard olympique. 

Cette décision peut paraitre logique selon les principes connus de la culture haute performance axés par les médailles et non la participation aux JOs. Les athlètes sont en connaissance de cause. 

Tyler Mislawchuk, Alexis Lepage et Matt Sharpe avaient décidé de ne plus s’aligner à la WTCS de Yokohama afin de se préserver pour le relais de Lisbonne. Joanna Brown et Amélie Kretz étaient à Yokohama. Clairement, un fait a fait perdre confiance dans la capacité d’avoir une équipe compétitive de relais et de se qualifier à Lisbonne. 

Une qualification en relais aurait permis d’obtenir un second dossard féminin, cela aurait été uniquement bénéfique à Amélie Kretz. Pour Alexis Lepage et Matt Sharpe, la messe est dite. Qualification du relais ou pas, seulement un sera au départ à Tokyo puisque Tyler Mislawchuk est le leader et reste la meilleure chance de médaille. 

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Montréal, 20 mai 2021 (Sportcom) – Le Canada est-il en train de volontairement se priver d’une équipe au relais mixte du triathlon des Jeux olympiques de Tokyo ? La question se pose après la publication de la liste de départ de la course de qualification olympique prévue vendredi, dans le cadre de la Coupe du monde de Lisbonne.

Du groupe formé d’Emy Legault, Aiden Longcroft-Harris, Dominika Jamnicky, Martin Sobey et Brittany Warly, deux femmes et deux hommes seront retenus pour tenter de classer le pays dans les trois premières places, ce qui lui assurerait du même coup une place dans cette nouvelle épreuve olympique.

Ces jeunes athlètes sont certes prometteurs, sauf que ce ne sont pas eux qui ont permis au Canada de finir cinquième aux mondiaux de relais mixte en 2017 et 2019.

L’élément déclencheur de cette cascade d’événements est que Triathlon Canada a décidé que la course individuelle masculine de samedi comptera dans le processus de sélection à savoir qui, entre Alexis Lepage et Matthew Sharpe, obtiendra une place à Tokyo pour épauler le meilleur Canadien, Tyler Mislawchuk.

« En prenant la course de samedi pour les gars, Alexis et Matthew veulent évidemment se concentrer sur cette journée. Lorsque les gens de Triathlon Canada ont retenu cette compétition, ils savaient très bien que la qualification olympique du relais était la journée d’avant, que c’était la course la plus importante pour nous et que c’était notre dernière chance de nous qualifier. Ils auraient pu choisir une autre course (pour les hommes) que celle-là », se désole Amélie Kretz.

« Cela aurait eu plus de sens et nous aurions pu nous concentrer sur le relais. »

Une deuxième présence aux Jeux reste encore possible pour Kretz, sauf que le chemin est maintenant plus compliqué, d’autant plus que le Canada aurait garanti une deuxième place à l’épreuve féminine individuelle si son relais se qualifiait.

« Mes amis des autres pays se battent pour faire partie du relais et nous, au Canada, personne n’est à 100 % investi dans le relais. »

Tout ça pour ça

Au cours des dernières années, Triathlon Canada a mis des efforts pour rendre son relais mixte compétitif comme le rappelle Kretz : camps préparatoires en vue de cette épreuve, allocations de budgets spécifiques, sélections de courses, etc. Le ton de l’athlète est posé, mais on sent la colère en elle de voir que tout ce qui avait été mis en œuvre au cours des dernières années n’est soudainement plus important.

« Ça fait deux ou trois ans que je me fais dire que le relais est une priorité et que je dois sauter des courses individuelles pour être plus fraîche pour le relais. J’ai toujours fait ce qu’ils m’ont demandé parce que je savais à quel point le relais est important pour les Olympiques. Et on a prouvé que nous étions bons. Jusqu’en mars 2021, c’était leur priorité et ensuite, c’est comme s’il n’existait plus. Là, tous les œufs sont dans le même panier pour Tyler (Mislawchuk). »

Les raisons de ce changement

Dans une déclaration écrite transmise à Sportcom, le directeur de la haute performance de Triathlon Canada, Eugene Liang, a évoqué le contexte de la COVID-19, la courte fenêtre des épreuves de qualification et la sécurité des athlètes à propos des déplacements en cette période de pandémie pour expliquer cette décision.

Est-ce que cela empêchait tout de même de priver le pays de déléguer ses meilleurs athlètes à une course qui aurait pu qualifier un maximum de Canadiens à Tokyo et aussi d’avoir une chance supplémentaire de remporter une médaille olympique ?

« Il n’y a pas d’équipe A, B ou C. Il y a seulement l’équipe canadienne, a écrit M. Liang. Plusieurs sports font face à des défis de prendre part à des compétitions, de voyagement et de qualification et Triathlon Canada est reconnaissant que nos qualifications olympiques et paralympiques soient à nouveau ouvertes, bien que les circonstances soient inhabituelles. Notre but est de qualifier la meilleure équipe à Tokyo et de nous assurer que l’équipe ait le soutien et qu’elle soit fin prête à chaque départ pour viser l’excellence. »

Des explications qui ne satisfont pas l’Olympienne des Jeux de Rio.

« Ce sont eux (Triathlon Canada) qui se sont mis dans cette situation-là, à 100 %, et ils ne vont pas prendre le blâme. Quand j’ai abordé cet aspect-là plusieurs fois, je me fais juste dire que ce n’est pas de leur faute si je ne suis pas assez bonne pour faire des points, souligne Kretz, attristée. […] C’est tout le temps des réponses vagues et politiques qui ne veulent rien dire. »

Pour se qualifier, Kretz devra accumuler assez de points et c’est pourquoi elle a fait le choix de se retirer du relais en vue de la course individuelle de dimanche. La Québécoise a encore trois compétitions pour amasser des points. Si elle réussit, le nom de la deuxième Canadienne à Tokyo sera un choix discrétionnaire de la fédération nationale.

« J’espère prouver que si je qualifie cette deuxième place, c’est moi leur meilleure option. Ça fait cinq ans qu’on vit ce genre de tempête, alors j’ai beaucoup d’outils pour passer à travers. Je suis bien entourée et j’ai confiance en mes capacités », conclut-elle.

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