Il y a environ dix jours, une douzaine de grands clubs européens ont présenté leur projet, la super league de football. L’idée est simple, selon eux, la champion league est un modèle dépassé où le spectacle est désormais absent et où les clubs ne reçoivent pas leur juste part.
En écoutant cette comptine, j’avais clairement déjà entendu ce refrain. Pas la peine de chercher trop loin, même le nom du projet est identique… voilà cela reprend clairement le modèle de notre fameuse super league triathlon.
L’idée est noble dans les faits, s’assurer de rassembler les meilleurs athlètes au monde au départ. Trouver une manière pour que les courses soient plus spectaculaires et que les élites soient plus mis en valeur sous différentes facettes.
L’homme-orchestre Macca et son ami oligarque ont rapidement mis tous les moyens pour que ce projet se mette en place. Sur un plan totalement personnel et qui n’engage que moi, il m’est impossible de critiquer un système qui permet à des athlètes de finalement vivre de leur sport et le début d’une émancipation face à sa fédération nationale…
Reste que quelque chose ne fonctionnait pas pour nous. À force d’essayer tous les formats possibles et de dorloter au maximum les meilleurs triathlètes au monde, on n’a jamais eu l’impression que les triathlètes présents voulaient TOUS la victoire…
On y voyait plutôt des adolescents (athlètes) qui avaient promis à leurs parents (fédération) de revenir à temps pour faire leur devoir et ne pas casser la voiture familiale…
Enfin tout cela est ironique, mais c’est le football qui a finalement mis le doigt sur notre malaise… En créant des clubs presque fermés où des privilégiés sont assurés de leur présence, on n’est plus du tout dans la méritocratie.
Alors que les grands clubs européens pensaient que leur projet allait recevoir un accueil triomphal, la réaction a été tout opposée. Encore hier, les fans de Manchester United n’ont toujours pas dérougi et souhaitent le départ des grands décideurs.
Et le Triathlon alors? C’est drôle, mais aussi tout notre système est basé sur la méritocratie… mériter ta qualification pour Kona, pour les Jeux olympiques, sa place au sein de ton équipe nationale… Ce sont uniquement les jambes et les bras qui doivent décider…
Apparemment le triathlon manque d’événements marquants, oui, c’est un fait, mais les pépites existent. Regardez vers Lisbonne dans quelques semaines puisque cela la dernière opportunité pour certaines fédérations de gagner ses dossards pour les Jeux olympiques de Tokyo. Cela sera tragique et basé uniquement sur le méritocratie.
Et à toi la Super League, on n’a rien contre toi, on n’est personne.
Les évènements magiques sont ceux où il y a des gagnants, mais aussi des tragédies qui se jouent sur une simple erreur qui viendra hanter l’athlète pendant un petit moment… C’est cruel. Les meilleurs matchs ne sont pas entre amis.
Moralité, oui, on peut apprendre du football…