On l’a récemment vécu dans l’athlétisme, la reprise post covid a été marquée par un nombre important de records. Si dans certains cas, cela peut s’expliquer par le matériel (chaussures) et que certains pensent tout de suite au dopage, la première raison est pourtant beaucoup plus simple.
Les athlètes ont tout simplement pu s’entrainer sans les interruptions habituelles d’une saison. L’enchainement des courses entraine des périodes de récupération, la difficulté à planifier et augmenter progressivement sa charge d’entrainement.
Cherchant constamment la limite, l’athlète est très souvent à court de temps pour revenir d’une blessure où pour atteindre son prochain peak. Avec la Covid, cela n’était plus le cas.
Certains athlètes ont rapidement fait le choix de s’isoler afin de s’assurer de l’accès aux infrastructures.
Autre aspect très important, certains athlètes ont enfin eu le temps de travailler leurs points faibles et d’autres de continuer leur développement.
On pense tout de suite à la nouvelle vague émergent comme Alex Yee (GB) et Vasco Vilaca (POR). Âgé de seulement 20 ans, le portugais avait déjà surpris l’année dernière en terminant second à Hambourg derrière Vincent Luis. Alex Yee a toujours été pressenti comme le successeur au trône des Brownlee. Avec une course à pied hors norme, un progrès dans l’eau pourrait enfin l’amener à un nouveau niveau.
Dans cette catégorie de nouveaux jeunes toujours en progression, impossible de ne pas parler de Léo Bergère. Solide en natation et en vélo, on a vu sa course à pied se développer progressivement. Est-ce que la coupure lui a été bénéfique?
On peut y ajouter des athlètes comme Tyler Mislawchuk (CAN), Hayden Wilde (NZ), premier et troisième lors du test event et non présent à l’épreuve Japonaise.
Et les autres? Certainement, les athlètes membres de squad ont un certain avantage sur les autres parce qu’ils savent déjà où en sont leurs partenaires d’entrainement. Vincent Luis, n’est pas totalement dans l’inconnu face à la future adversité puisqu’il s’entraine avec les Belges Marten Van Riel et Jelle Geens.
Dorian Coninx et Jacob Birtwhistle, anciens champions du monde junior ayant déjà démontré qu’ils pouvaient gagner en WTS ont toujours besoin de trouver une régularité. Une question d’expérience et de recul sur le sport?
On a aussi le fameux camp de Norvégien avec Kristian Blummenfelt, Gustav Iden et Casper Stornes. Le groupe a pu alimenter le jeu de l’intox à distance en postant de nouveaux records en course à pied.
N’oublions pas Henri Schoeman (AFS), il est l’un de ces athlètes avec un entourage très famillial qui ne peut que profiter d’une présence prolongée en Afrique du Sud.
Et le reste? Le plateau est de plus en plus vieillissant (Mario Mola, Richard Murray, Alarza). On évoque fréquemment l’âge optimal de 27 ans pour être à son peak. Si des athlètes comme Javier Gomez ont fréquemment démenti cette croyance, ils ne sont pas éternels.
On voit de plus en plus d’athlètes usés. Alistair Brownlee n’a jamais réussi à retrouver son niveau de Rio et c’est aussi le cas de son frère cadet, Jo Brownlee.
Est-ce que la coupure s’avérera aussi profitable pour eux?
Alistair Brownlee, Mario Mola, Javier Gomez ne seront pas présent à Yokohama.