Tu sais, c’est ce genre d’article que tu écris mille fois dans ta tête avant l’évènement. Tu as déjà trouvé les formules toutes faites, tous les superlatifs et les « punch lines » comme on dit, qui vont sublimer par les mots, les émotions que tu auras ressenti pendant la course…
Mais ce matin, j’ai la gueule de bois, ma plume reste muette et je ne sais pas par quoi commencer. « Rien dans le sac », je suis vide, sans force, comme en hypo en haut d’un col trop dur… Rincé, comme nos trois petits frenchis cette nuit en définitive…
Du coup, je vais commencer par un coup de coeur. Un vrai !
J’avais regardé les derniers post de Hayden Wilde sur internet. Sur l’un d’entre eux, on le voyait, adolescent, aux prises avec son mentor de presque vingt cinq ans son ainé : Cameron Brown auquel il rendait un vibrant hommage. Ce genre de truc insignifiant aux premiers abords est essentiel pour moi. Wilde est encré dans la culture tri avec respect et honneur… Il a couru « à l’ancienne » avec le coeur, partant, par la force des choses, de l’arrière et avec panache jusqu’à la breloque. Bravo Gamin, tu as sauvé ma nuit et tu m’as fais sauter sur mon canapé au moment où j’ai compris que mon coeur ne tremblerait plus pour nos tricolores.
Pour le reste, que dire ? On attendait un duel entre Yee et le « Blum ». Comme à Yokohama, c’est le Norvégien qui a fini par écoeurer Alex, un poil court et semble-t-il un peu handicapé par une récente chute en vélo à l’entraînement. Mais les deux favoris étaient deux socquettes au dessus de tout le monde en cap et j’avoue quand même avoir du mal à comprendre la tentative suicidaire de Dorian Coninx au début du troisième acte…
Léo Bergère, de son côté, va tenir un peu plus de deux kilomètres et le payer ensuite. En tentant un ticket de finaliste il va se tirer une balle dans le pied pour sa place dans le relais…
Notre leader, Vincent Luis va finalement donner l’impression de ne courir que pour sauver cette fameuse place en étant plus sage que ces deux partenaires à l’entame de la partie pédestre. Le double champion du monde, de fait, ne va guère peser sur une course qui aura été insipide sur le vélo, tous les acteurs semblant d’accord pour une explication générale en course à pied…
Ali… un seul être vous manque….
Au vu des circonstances, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensé pour Jelle Geens, qui dans ce type de course, pouvait largement prétendre à se battre pour une médaille lui aussi…
Si on doit retirer du positif de cette nuit pour le clan tricolore : on peut dire que pour le relais et des courses de vingts minutes, la talent et la vitesse de nos deux probables relayeurs Luis et Coninx, devrait leur permettre de s’exprimer. On croise les doigts pour qu’ils ne soient pas trop atteint par la course de cette nuit, physiquement et surtout moralement.
Cette nuit c’est les filles, les attentes sont légitimement moindres en ce qui concerne Léonie et Cassandre…
Et si c’était en définitive pas plus mal comme ça ?