Dr Trimes > Pourquoi il n’y a pas de français à la Collins Cup.

Si vous n’avez jamais entendu parler de la Collins Cup, on vous a clairement privé d’internet. Pour résumer, si cet évènement s’inspire de la Ryder Cup (Golf), c’est avant tout l’initiative la plus aboutie afin de concurrencer le monopole Ironman.

Tous les athlètes ont répondu présent, en fait, comment pouvaient-ils refuser? En fonction de leur statut et de leur classement mondial, ils recevront une bourse entre 90 000 et 10 000 euros pour leur participation.

Évidemment, en voyant la liste, plusieurs se sont interrogés sur l’absence totale d’athlètes venant de l’hexagone. Cela soulève d’ailleurs plus ou moins la problématique du manque de diversité en triathlon. La France demeure une nation forte du triathlon, enfin surtout en courte distance, ses résultats en longue distance ne sont pas équivalents. Aucun champion du monde en Ironman ou 70.3, ni de podium.

Donc revenons à la méthode de sélection, la PTO (Professional triathletes organisation) a créé son propre classement mondial. C’est une exercice qui s’avère très compliqué. Contrairement à des sports comme le tennis ou le golf où il suffit d’attribuer des points à des tournois, le choix a été fait de faire un classement basé sur l’indice de performance.

Le temps final est donc ré-évalué selon plusieurs critères. Évidemment, c’est un sujet très débattable parce qu’il y a de nombreuses variables dans une course, la température, le vent, la dynamique de course, la densité, etc… Nous avons aussi beaucoup de difficulté à comprendre la logique pour attribuer un score à un ironman et à un 70.3 tant que les deux efforts s’avèrent si différent.

L’indice de performance est alors calculé sur les deux meilleures performances lors des deux dernières saisons. suffit alors de combiner avec le résultat de 2021 pour avoirVoici ce que cela donne pour nous francais.

24e Sam Laidlow 89.93
28e Denis Chevrot 87.59
55e Clement Mignon 80.21
59e Leon Chevalier 78.85
65e Antony Costes 77.36

Si l’on prend les résultats de Sam Laidlow, il enregistre ses deux meilleurs résultats sur des courses assez extrêmes. (IM UK et 1406Inn International Triathlon), dans les deux cas, ce ne sont pas des courses reconnues pour leur plateau. Cela n’est pas une critique mais un fait.

Denis Chevrot a marqué 94.25 lors d’ironman Tulsa. Ce niveau de performance le classerait 10e mondial s’il avait été capable de produire une seconde fois ce niveau de performance. Covid oblige, cela ne fut pas le cas.

Enfin là ou les français sont le plus désavantagés, c’est surtout que le niveau est nettement plus fort en Europe que dans les autres zones. Kyle Smith (NZ) et Jackson Laundry ont été repêché avec des scores de 88, soit en dessous de Sam Laidlow.

Maintenant, il y a clairement une nouvelle génération qui arrive, il ne fait aucun doute que Clément Mignon et Léon Chevalier ne sont pas si loin, ou qu’ils sont victimes d’une mauvaise perception de certaines courses dans le calcul de performance. Léon Chevalier n’a marqué que 72 points pour l’Alpe D’huez (3e et avec une pénalité). Aucun point n’a été attribué pour Embrun. Cela devrait se faire plus tard.

Est-ce que Léon Chevalier serait vu comme la nouvelle sensation s’il était plus connu dans l’univers médiatique anglophone? Probablement, mais il faut aussi être honnête, Sébastien Kienle, trois fois champion du monde (IM, 2x 70.3) et Daniel Baekkegard sont des athlètes qui méritaient leur sélection.

Classement mondial des français.

Manon Genet est actuellement 32e mondial avec un score de 80.39. À nouveau, son score pour la saison 2021 est celui de Trigames Cagnes sur mer. Sans plateau mondial, difficile d’évaluer le réel niveau de performance. Pour la francaise, c’est comme les hommes, la densité est juste incroyable en Europe. À suivre si Justine Mathieux, actuellement 67e mondial, va continuer sa remonté.

Classement mondial des françaises.

Tout cela pour dire que c’est juste une question de timing.

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