La chronique de Xa’ > Elucubrations estivales

Fin de mon été Embrunais : Deux mois riches en émotions en aventures et en expériences de vie… Ma tête bouillonne, je vais coucher tout ça pelle mêle avant de remonter dans la grisaille urbaine … Je ne vais pas parler que de triathlon alors attention, ça risque fort d’être indigeste et je prie tous les Trolls qui trainent dans le coin de m’excuser et de s’appliquer à déverser leur fiel ailleurs.

Déclinaison autour du concept d’évasion…

Un été au grand air, si loin, si proche du sport que j’aime…

Hier je dévalais à toutes jambes les pentes abruptes du Pouzenc, surprit que nous avions été avec mon pote P.Y, par l’orage… Quel con ! Même à mon âge, même après 46 années passées à arpenter mon petit pays… On s’est mit en danger peut être… Mais un peu… « raisonnablement » de mon point de vue j’ai envie de dire… Vous savez, ce genre de sensations qui permet aussi de se sentir vivant… Vraiment vivant… Hier, je n’ai pas entendu les abeilles… Ceux qui connaissent savent… et je suis là à tapoter sur mon clavier…

Tout ça pour dire quoi ? Simplement que tout être humain à la droit de piloter sa vie il me semble. Je sais bien, il y aura toujours des pisse-froid pour dire que c’est égoïste, « irresponsable » (mot très à la mode), voire inconscient… Ma nature à moi recherche ce déséquilibre. Sans lui, je ne suis pas heureux et si je ne suis pas heureux, j’ai la naïveté de penser que je deviendrais un poids mort pour la société et donc, pour le coup, un vrai soucis pour celle-ci.

Mon rapport « bénéfice / risque » ( terme aussi très à la mode) est là… Et je l’assume.

Entre quinze et vingt heures par semaine en vélo, en basket avec short, t-shirt, cuissard ou maillot de bain peu importe, la nature est plus belle lorsqu’on y évolue bouche grande ouverte, poumons brulant, sans entrave, sans règle, sans précautions inutiles ni garde fou !

Émotionnellement Up and Down sans arrêt malgré tout, mon esprit n’a cessé de faire de la contorsion entre ma réalité et celle que l’on me martèle à longueur de journée. Mon été 2021 aura ainsi aussi ressemblé à une fuite en avant… Comment échapper a une mâchoire invisible qui va tôt ou tard se refermer sur ma personne ? Le monde moderne est fait d’interdictions plus ou moins arbitraires… Pour notre bien et le bien commun… plus le droit d’aller boire un café au plan d’eau au Cagnard chez mon ami Vani, ça peut me couter cher est à lui, qui en est le patron, encore plus… Pourquoi au juste ? Ah oui, c’est vrai, il est aussi interdit de se demander pourquoi on nous inflige aussi des règles sans fondement autre que de chercher à cliver les gens et de leur faire peur…

Au final, plus peur du gendarme (qui n’a rien demandé d’ailleurs) au coin du bois pour un motif absurde que des barres rocheuses, des ressauts et de l’orage qui menace… Quel étrange monde…

 Mais on s’habitue… C’est comme ça…  A quand et quelles seront les prochaines interdictions ?

Un triathlons, des triathlons…

Ce matin, après un petit footing et un court plouf dans le plan d’eau je prends le temps de me poser et réfléchir un peu à mon sport au bord du lac. « Biiing… » Un  texto d’un ami triathlète « HN » sur « le long » comme on dit, qui me dit ce que va être la suite de sa saison puisqu’Hawaii est retardé à Février… Enfin, si tout va bien !

Deux, trois courts messages plus tard, il me laisse pour partir rouler… longtemps… très longtemps sans doute… C’est le tarif quand vous faites du long. En refermant mon portable, je me dis : quel passion, quelle persévérance il a ce mec…  Seul, sans beaucoup d’aide ni de soutien finalement à part celle de quelques sponsors qu’il a su dégotter, de sa femme et de son coach… Un entraîneur remarquable mais responsable d’une structure privée absolument sans connexion avec le monde fédéral (qui connait cet entraineur et ses méthodes parmi les structures fédérales ?) Mon ami est pourtant parmi l’élite de son sport, un des tout meilleurs Français, si ce n’est le meilleurs sur distance Ironman en ce moment.

Ce mec, n’a pas manqué pourtant de me féliciter pour la réussite d’une autre athlète diamétralement à l’opposée de lui sur la planète triathlon :  Il me dit qu’il adore cette fille parce qu’elle respire l’humilité et qu’il se rappelle que jadis, il l’avait contacté en lui expliquant qu’il collectionnait les bonnets de bains, afin d’en avoir un de Poissy et que celle ci lui en avait renvoyé… cinq !

Anecdote à la con ? Sans doute… Toujours est-il que ce grand écart entre une Olympienne et un pro du long a nourrit le reste de ma réflexion.

J’ai pensé à toutes les incertitudes du haut niveau. Surtout en ces temps très particuliers et sur le domaine très spécial du longue distance. J’ai lu quelque part qu’Arnaud Guilloux, qualifié pour Hawaii, avait prit 6 mois de congés sans solde pour pourvoir se préparer… Que faire lorsque du jour au lendemain la course se voit déplacée de quatre mois ? Je me rappelle aussi que mon ami Sébastien Fraysse avait choisi d’essayer de passer 100% pro l’an dernier…Année COVID, zéro course..  mauvaise pioche…

Je me suis aussi souvenu d’il y a quelques années. A cette époque « Ma » future olympienne se  ramassait sur quelques courses et en particulier du côté de Baku aux jeux Européens. De quoi en faire à a peine plus de 20 ans une as been du haut niveau comme quelques une avant elles… C’est vrai qu’à cette époque là, les filles Françaises sont nulles à ce qui parait… Proche de décrocher et en pleine crise de confiance, je, et elle n’en menait pas large… Dans ces moments là, vous tentez de trouver les mots mais franchement, parfois, vous ne croyais même pas à ce que vous envoyer dans vos messages…

Quand être triathlète de haut niveau rime avec précarité.

Mon été de passionné…

Flash back : il y a trois semaines, la France décroche sa première médaille Olympique chez les valides. Enfin une médaille j’ai envie de dire car depuis cinq Olympiades, je commençais à trouver le temps long. On voit nos athlètes défiler sur quelques plateaux TV (pas énormément non plus, le triathlon n’est pas le foot, le Rugby, le tennis ou, en temps de J.O : le judo ou l’escrime ). Une belle occasion pour parler de notre sport, le faire connaitre et, je l’espère, un peu mieux  comprendre… La fédé de tri, comme toutes les fédé Olympiennes, tente de surfer sur la vague de cette médaille bronze. Quoi de plus normal ? Sur les réseaux sociaux triathlétiques, ça s’excite un peu, mais pas tant que ça j’ai envie de dire… Bizarre quand même d’autant plus que nos olympiens français enchaînent avec une campagne WTS canadienne de très haut vol… Je me dis que si même au sein de la communauté triathlétique, tout le monde ou presque s’en fou alors…

Au même moment ou presque, Jan Frodeno et Lionel Sanders tentent de jouer dangereusement les équilibristes pour attirer du monde et un peu d’audience autour d’eux. Exercice périlleux, voire casse gueule et nos deux champions se prennent les pieds dans le tapis dans un duel sans queue ni tête durant lequel ils ont sans doute trouvé l’un et l’autre le temps bien long…  J’aime trop ces deux gars, je ne leur en veut pas. Mais parfois c’est compliqué de faire les bons choix lorsqu’il y a la planche à billet au bout. Mon côté « puriste » est tout de même triste d’avoir vu deux athlètes aussi exceptionnels se fourvoyer ainsi pour leurs sponsors…

En parallèle, Clément Mignon, termine une première partie de saison sans faute à d’Alpes d’Huez et s’affirme comme l’espoir numéro du long en France. Le mec semble monstrueux, on en parle pas vraiment beaucoup pourtant, comme de la nouvelle génération des triathlètes français, du long…Qui connaît vraiment Clément Mignon ? Qui s’intéresse à la fédération à tous ces jeunes aux dents longues qui s’entrainent dans l’ombre, sans moyens et sont performants ?

Le 15 Aout, à Embrun, Léon Chevalier boucle un incroyable Embrunman en 9h28 à 25 ans pour sa première tentative. Lui, pour le coup, je le connais bien mais c’est presque un hasard, Léon à commencé le triathlon à Versailles 10 ans plus tôt, comme un de ceux qui aura bataillé le plus avec lui tout au long de cette belle et chaud journée : William Mennesson. 9h28 par 35 degrés à l’ombre, vous vous rendez compte du truc ? Trois lignes sur deux, trois sites dédiés au triathlon… Rien, même pas un interligne sur le site de la FFTRI et queue dalle sur les pages insta ou FB de nos dirigeants… C’est sûr, c’est plus porteur de se prendre en photo avec Teddy Riner ou je ne sais qui… Bref, je me demande si il y a des gens qui ont un minimum de culture de notre sport parmi ceux qui nous dirigent…

Loin de tout ça dans son coin, ce week end, à presque 43 km/h de moyenne, Yvan Jarrige fait une balade de presque sept heure au Danemark avec comme camarade de jeu Lionel Sanders… Des années d’entrainement, un bon début de marathon puis explosion la dernière heure… Vu comme ça, on peut se dire que le jeu n’en vaut pas la chandelle… Au contraire, en suivant la course d’Yvan, j’ai repensé aux cinq tentatives de son ami Etienne à l’Embrunman… De très loin du compte il y a quelques années à 2ème ce 15 Aout, de haute lutte face à Andrej Visjtica. Une trajectoire d’athlète incroyable croisant le court, le long, le duathlon et même le trail… Et le pompon hier sur Insta : un  C.R plein de lucidité depuis…  son parapente ! Non mais WTF ? Unique !

Ce sera  le seul lien un peu logique de ce modeste papier ce soir : Je me souviens d’un sprint mémorable entre Etienne et Johnny Brownlee il y a quelques années sur le GP de Quiberon… très loin de l’ Embrunman d’Etienne et des formidables J.O de Johnny… Je me souviens aussi d’un week end de GP du coté de Valence avec le jeune Léon dans un mobil home… Je ne me rappelle même plus de l’année… il avait prit cher le petit gars en sortant bien trop loin de l’eau pour se frotter aux meilleurs… Il m’a renvoyé à tous les jeunes que j’ai connu dans mon lycée Versaillais et qui ont percés, un peu, beaucoup ou pas du tout en triathlon ou ailleurs.  Les Krilan, Léonie, Elise, Maxime, Estéban, Blandine, Loanne, Clara, Alix, Lou, Manu et j’en oublie…

Un triathlon / des triathlons / un triathlète / des triahtlètes… Court, long, modestes ou pro… Athlètes en devenir / super star… qui peut savoir ce qui va se passer… Mais un seul point commun : la passion…

Non, tout n’est pas perdu : Merci Denis, Léonie, Etienne, William, Léon, Jan, Lionel, Clément, Arnaud… Merci, merci vraiment pour cet été ! Vous ne vous en rendez pas compte mais, dans ce monde de fou, vous m’aidez beaucoup…

Je vous promet, la prochaine fois : je vais essayer de trouver un fil conducteur…

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