Depuis quelques années la méthode 80/20 s’est imposée comme une sorte de révélation ou encore la règle d’or commune chez les meilleurs athlètes. Cette méthode vient avant tout relégitimer le volume et donc l’accumulation des sessions à des allures légères ou modérées.
Dans ce débat éternel entre le volume et la qualité, en adoptant la méthode 80/20, l’athlète a le sentiment qu’il progressera en augmentant le kilométrage. Tout cela vient en contradiction avec des méthodes comme le HIIT où l’athlète devrait uniquement favoriser la qualité ou effort par intervalle et intensité.
Dans les faits, l’athlète devrait adapter son entrainement en fonction de sa physiologie. Notre réaction face à un type d’entrainement dépend de son passé et de certaines de ses caractéristiques physiques. À cela, il ne faut pas oublier la notion de stresse. La méthode 80/20 demande plus d’heures d’entrainement. Pour une personne qui subit certaines contraintes dans ses disponibilités, cette formule n’est pas idéale.
Mais la plus grande problématique de la méthode 80/20 n’est pas là. Elle a tendance à faire croire à l’athlète qu’en accumulant les heures d’entrainement, il deviendra forcément plus rapide. Si cela est effectivement le cas, l’athlète gagnera rapidement en endurance musculaire et cardiaque, le problème est ailleurs.
Le diction dit que l’athlète doit rendre les séances faciles très faciles et les séances intenses très intenses. La problématique est justement là, l’athlète étant trop obnubilé par son seuil, il ne travaille pas assez sa capacité anaérobique.
Certains coaches illustrent cet aspect avec le concept de l’écart entre le plafond (seuil) et le toit (Vo2Max). Le plus étonnant dans cet exemple, c’est que certains athlètes n’ont pratiquement aucune marge entre le plafond et le toit. Cela s’explique justement par un manque de travail à haute intensité.
Sur le terrain, dans un effort à deux roues, un athlète sans marge est dans l’incapacité de varier son effort. Dès lors qu’il est au-dessus de son seuil (FTP), la fatigue se fera rapidement sentir. On parle alors d’un athlète en mode diesel.
Ce phénomène ne doit pas être confondu avec la capacité de l’athlète élite à maintenir un effort très proche du seuil aéro sur des efforts dépassant l’heure comme un marathon.
Alors voilà, si vous suivez la répartition des séances 80/20, assurez-vous de ne pas négliger ces fameuses séances en intensité. Le succès n’est pas dans le volume mais dans les extrèmes. Les séances rapides doivent être très rapides et les plus lentes, très lentes. Logique, non?