À peine revenus de Tokyo, les athlètes du circuit au tapis bleu se sont à nouveau soumis à une quarantaine et à la fameuse bulle pour se rendre à Montréal. Si les exigences canadiennes ont certainement dissuadé certains athlètes. Trois médaillés des épreuves individuelles de Tokyo seront là. Soit Flora Duffy et Hayden Wilde qui auront besoin de résultats pour jouer le titre ainsi que Katie Zaferes. Les athlètes n’avaient qu’un seul joker cette année. Plusieurs athlètes importants comme Vincent Luis, Duffy et Wilde ont fait l’impasse sur au moins une course cette année. Les non sélectionnés pour les JOs sont aussi défavorisés puisque le résultat à Tokyo compte pour le classement mondial.
Montréal sera une première pour la série mondiale avec une formule à élimination. Ce format se déroulera sur deux jours. La distance est celle du super sprint : 300 m de natation, 6,6 km de vélo et 2 km de course.
Un essai pour les prochains jeux olympiques? Si WT (world triathlon) tente cette expérience, c’est probablement pour répondre aux critiques. Beaucoup pensent que la distance olympique n’est pas assez spectaculaire. Il y a aussi une volonté de WT d’avoir plus d’épreuves aux JOs. Sans covid, cette formule aurait été présentée avant les Jeux de Tokyo et elle aurait été très possiblement pour les jeux de Paris. Le statu quo est déjà acté.
Avec Montréal, la WT vient donc de valider les efforts de la super league dans leur recherche de nouveaux formats, mais en même temps, elle lui reprend aussi son unicité. La Super League devenant alors des courses en plus dans un calendrier déjà trop chargé. La WT a aussi le luxe d’avoir un plateau plus international et dense.
Comment cela marche?
60 athlètes par sexe tenteront de se qualifier le premier jour : les dix premiers et premières de chaque course de qualification progresseront jusqu’aux finales du lendemain, ainsi que les cinq premiers et premières des courses de repêchage pour ceux et celles qui ne se seront pas qualifiés lors des courses de qualification.
Les 30 athlètes classé.e.s s’aligneront le deuxième jour pour se battre pour l’or sur trois autres super sprint. À la fin de l’étape 1, seules 20 personnes progresseront à l’étape 2, les dix dernières à traverser la ligne étant éliminées. À la fin de l’étape 2, seules 10 personnes progresseront à l’étape 3, la course ultime, les autres étant toutes éliminées. La dernière course de la journée verra donc les 10 meilleur.e.s athlètes encore en lice se battre pour l’or dans une finale dramatique. Le tout, avec très peu de repos entre les épreuves.
Il y aura d’ailleurs un véritable enjeu, avec cette saison écourtée, c’est la dernière opportunité pour marquer des points avant la Grande Finale d’Edmonton. Pour plusieurs athlètes qui n’ont pas fait toutes les courses du circuit, l’enjeu sera déterminant pour revenir dans la course et détrôné les leaders actuels, soit Alex Yee et Maya Kingma.
Léo Bergère (1415pts – 3 courses), Hayden Wilde (1588 pts – 2 courses) et Marten Van Riel (2273pts – 3 courses) se voit offrir une opportunité de réduire leur écart avec Alex Yee (non présent 2716 -3 courses) et Kristian Blummenfelt (2677 – 3 courses).
Avec 1250 points en jeux à Edmonton, on sait déjà que le titre se jouera entre ces 5-6 athlètes. Pour Léo Bergère sans un top 5, l’écart déjà trop important.
Pour le double champion du monde, Vincent Luis avec ses 1069, on est dans le domaine de la « remontada » pour espérer un troisième titre. En gagnant les deux prochaines courses, ce qui n’est pas impossible, il mettrait la mains sur 2250 points pour un total de 3319. Alex Yee ayant déjà 2716 points. 603 points suffirait. Cela équivant à une 15e place en grande finale.
Les leaders pas là…
On peut dire que le système pousse malheureusement Alex Yee et Kristian Blummenfelt à faire l’impasse de Montréal pour mieux préparer Edmonton. Par cela, ils évitent une seconde quarantaine.
Et chez les femmes, actuelle leader et surprise, Maya Kingma a 2315 points avec 3 courses. On s’attend donc que Flora Duffy reprenne la tête du classement avec 1791 points en deux courses, une victoire à Montréal lui permettrait d’avoir une avance de plus de 400 points.
Alors, c’est déjà gagné? Non, il faut s’attendre a voir Sophie Coldwell et Taylor Spivey jouer leur dernière carte à Montréal. C’est un peu une injustice pour ces athlètes puisqu’en étant non sélectionné pour Tokyo, elles ont eu une opportunité en moins pour marquer des points.
Rendez-vous vendredi pour les courses à Montréal.