On reprend les bonnes habitudes avec nos notes sur cette course mythique synonyme du début de saison Ironman sur le continent américain.
Système de bonnets de couleurs.
Les idées simples sont les meilleurs. Il suffisait de munir les meilleurs avec une couleur de casque de bain et de laisser l’affichage à l’écran. Bon évidemment, si tu fixes juste un nageur l’intérêt est limité, mais le concept marche sur des plans plus larges puisque cela permet d’identifier et de situer les athlètes attendus. Oui… cela n’avait jamais été fait.
Infographie / diffusion?
Pression des autres circuits, on était impatient de voir la réponse d’ironman qui profitait d’un plateau très dense malgré une bourse totale assez limité de 50 000$. Les infographies pour montrer les palmarès des athlètes est un concept intéressant. C’est amusant qu’Ironman mentionne Léo Bergère comme un olympien et non une champion du monde WTCS… On fait une fixation mais cela démontre à nouveau un manque de rigueur/passion des acteurs.
Enfin, la diffusion est traditionnellement le désastre habituel
On manque les écarts, le démarrage du vélo et les positions, on nous affiche des temps fixes qui datent de plusieurs dizaines de kilos. Exemple parfait, Sam Long prend la tête mais l’infographie continue de le placer 30s en arrière du groupe de tête. Personne ne réagit à la régie…
Lorsque Sam Long fait un très ambitieux dépassement du groupe de tête, la réalisation passe sur les femmes… Au lieu de fixer un athlète, l’objectif devrait toujours de montrer les écarts. On pourrait imagier une moto qui remonte le fil de la course, comme avec le Tour de France, 2-3 décennie plus tôt. C’est uniquement l’interaction qui fait le spectacle.
Faire partir les femmes juste 3 minutes après les hommes…
5 minutes de plus, ça coute trop cher? Cela aurait été suffisant pour éviter de mélanger les athlètes et le risque d’interaction dans les dynamiques de la course avec la problématique des dépassements.
Scandale – vélo?
Apparemment, le groupe de tête a pris la mauvaise direction au mile 27. Cela a permis Sam Long de reprendre 30s sur eux. Comment est-ce possible? le parcours passe par des sections où la voiture ouvreuse ne peut pas passer.
Le 70.3, c’est le nouveau WTCS, la natation compte?
On s’en doutait, il faut plus que jamais être de plus en plus complet. L’ubberbiker ne peut plus revenir sans en payer le gros prix. La natation compte de plus en plus. Léo Bergère n’a pas attendu pour rappeler sa présence avec une natation en 22:10, prenant un avantage de 20s sur un groupe très sélect (Ben Kanute, Nicholoas Quenet, Jason West, Eric Largerstrom). Malheureusement ou heureusement pour le français, il perdra cet avantage dans la transition laissant le volant à Ben Kanute.
Holly Lawrence a aussi saisi son opportunité de faire des dommages dans l’eau. Ça change complètement la dynamique de la course en forçant les autres à être en mode rattrapage.
Sam Long.
Il produit l’une de ses meilleurs natations avec seulement 2 minutes de retard en sortie de T2. Encouragé par cet effort, il tente tout pour faire un retour sur la tête le plus vite possible. Il ne fait pas un effort selon son profil, mais en fonction des autres. Il a l’avantage d’avoir les écarts versus ceux en avant. Revenir sur des athlètes complets comme Ben Kanute et Léo Bergère à un coût. Il payera le prix durant la course à pied en finissant 7e avec un semi en 1:17.
Moto
Toujours un problème sur leur position, un article arrive la dessus. Filmer de l’arrière, c’est bien, mais pas quand il y a d’autres athlètes juste en arrière et que la route est très étroite… On a même vu un athlète réclamer la moto de se placer en avant de lui et non en arrière…
Une course à cinq femmes. Après 90 minutes… T2.
Si Holly Lawrence fait la première partie seule, avec Paula Findlay, Kat Matthews, Chelsea Sodaro et Tamara Jewett, impossible de se séparer. Toutes les autres femmes étaient à plus de 5 minutes après à peine une heure de course.
Dans les faits, cette densité chez les femmes est très rare. 5 athlètes qui posent le vélo ensemble, c’est du jamais vu.
Une course à quatre hommes… Après 90 minutes…
Avec le retour de Sam Long, cela a créé une sélection, seul Leo Bergère, Laundry et Kanute pouvaient suivre. On est dans un scénario à la ITU, ou les écarts sont jugés suffisant pour la lutte finale. Celui qui est théoriquement moins fort à pied, essaye d’imposer le rythme et de s’assurer que l’arrière ne revient pas (Jason West). Goodwin sera la surprise en revenant seul à la tout fin du vélo mais ne pèsera jamais sur la course à pied.
Bas de compression de retour?
On devrait surtout parler de manchons pour des gains aéro. La peau est lente.
Tracking…
Si seulement il pouvait y avoir des tapis a tous les 10km…
Le style…
Léo, on t’aime, mais va falloir qu’on parle un peu pour le style.
Le cas de Léo Bergère.
On en a fréquemment parlé que Léo Bergère méritait une plus grande reconnaissance et qu’on était persuadé qu’avec son profil, sur la distance 70.3, il pouvait rivaliser avec les norvégiens.
Est-ce que cela était justement sa motivation pour venir sur cette course?
Voilà, les choses sont plus claires maintenant. Léo est un grand, un très grand. N’oublions pas qu’il n’avait pas tant d’expériences que les autres sur cette distance. On a vu cela sur sa gestion dans son semi. Il admettra après la course être parti trop vite, probablement à cause de la pression mise par Sam Long. Jason West a tenté un retour, cela est passé proche.
Jason West.
Il est la révélation de ce début d’année avec un niveau en course à pied monstrueux. Un autre athlète de milieu de plateau en WTCS qui trouve nettement plus de succès en 70.3. Un léger progrès à vélo, et il peut aspirer à beaucoup plus.
Temps course à pied.
Léo Bergère 1:10:34 VS Jason West 1:07:41.
PTO Ibiza?
Léo ne devrait pas y être puisque Yokohama est une semaine plus tard. C’est certain qu’il sera sollicité et que tout le monde rêve d’une confrontation avec les norvégiens et Frodeno. Est-ce que cela arrivera cette année?
Petit détail.
Léo Bergère avait la COVID en début de semaine.
Chelsea Sodaro, un statut à part?
Sommes nous rentré dans une dynastie Sodaro. Elle semblait imbattable. Avant la course, il y a pourtant eu un reportage assez inquiétant révélant ses problèmes en santé mentale. Son titre de championne du monde Ironman l’a plongé dans un long épisode de doute, la peur de ne pas donner suite.
Tout semblait rouler pour l’américaine puis Tamara Jewett (CAN) est finalement revenue sur elle dans la seconde partie en course à pied. Elle court tout de même son semi en 1:15. C’est stratosphérique pour une femme.
Jewett, sa meilleure performance.
Pour cette canadienne qui est arrivée très tard dans le sport, elle semble continuer à progresser dans les deux premières disciplines. Sa vitesse en course à pied est hors norme. Elle peut redéfinir le 70.3 féminin. Ses points faibles ne sont plus pénalisant. Elle bat en course à pied Chelsea Sodaro, qui rappelons le, est passé à deux doigts de représenter les États-Unis aux JOs en athlétisme.
Temps en course à pied 1:13:00.
Chelsea Sodaro, la classe a part.
Elle s’était engagée à reverser l’intégralité de ses gains à un organisme qui lutte contre la culture de la violence avec les armes à feux.
Kath Matthews.
Il y avait un doute sur sa capacité à retrouver son meilleur niveau après sa collision avec une voiture tout juste avant Kona. Dans la presse, elle avait évoqué un certain doute sur son niveau de performance. On n’a pas retrouvé l’athlète dominante de 2022 mais elle est aussi en préparation final pour Ironman Texas.
Simon Vivian termine 12e. Le vétéran Andy Potts, 46 ans, termine 13e. Cela reste quelque chose à 15 min de Léo Bergère, et non loin de ses anciennes marques.
CONCLUSION?
En fait, c’est la seule chose importante de ce texte. Le triathlon il a changé. Les exigences athlétiques sont de plus en plus élevées. Si une nouvelle génération arrive, cela vient aussi déclasser la précédente.