Résumé de l’article: Les technologies embarquées comme les capteurs de glycémie sont désormais utilisées en endurance. Selon les firmes, ils servent à optimiser les stratégies nutritionnelles et ainsi améliorer la performance. Cet article propose de discuter de l’intérêt de monitorer la glycémie dans les sports d’endurance dans un contexte où les preuves actuelles en termes d’apport en carbohydrates (40 à 75g/h – 1.1g/kg/h …) semblent nombreuses. La littérature scientifique portant sur le suivi glycémique des sujets diabétique à l’effort interroge sur les normes de ces technologies et sur l’interprétation de cette métrique. Les données disponibles concernant les sujets sains ne poussent pour le moment pas les entraineurs et sportifs à adapter leur consommation en carbohydrates aux mesures glycémiques en temps réel. Des perspectives semblent toutefois possibles en récupération.
L’organisation d’une conférence intitulée « Surveillance des charges d’entrainement des athlètes – les comment et les pourquoi » en Février 2016 à Doha témoigne de l’intérêt croissant du suivi de l’entrainement dans le sport.
Certaines firmes proposent désormais des technologies pour monitorer la glycémie dans le but «d’améliorer les stratégies de nutrition avant, pendant et après l’effort ». Ce postulat semble pour le moment peu éclairé par la littérature scientifique chez des populations non pathologiques. En rappelant
l’évolution de glycémie et les besoins dans les sports d’endurance cette revue propose une discussion autour de l’intérêt d’utiliser cette métrique pour optimiser la performance dans les sports d’endurance.
La surveillance de la glycémie rassemble les techniques de mesure du taux de sucre
qu’un sujet possède dans le sang.
L’enjeu principal chez des populations saines est de prévenir ou de constater une hypoglycémie : chute de la concentration en glucose sanguin sous 45mg/L. Le suivi se fait de manière directe (Monitoring du Glucose Sanguin) ou de manière indirecte (Monitoring Continu du Glucose).
La mesure du glucose sanguin est instantanée et reflète sa concentration dans le système de transport alors que le monitoring continu est une mesure dynamique qui fluctue dans le temps.
Elle reflète plus le rapport entre consommation et production de glucose sanguin. Cette mesure est effectuée au sein du liquide interstitiel qui n’est pas le tissu sanguin. Etant donné que le glucose doit y être transporté, il existe un délai physiologique, qui s’ajoute à celui qui existe entre la mesure et l’affichage et qui est plus important après une prise alimentaire. Il est donc accepté que la mesure de la mesure de glucose interstitiel soit « retardée » par rapport à la variation glycémique, et cela nécessite d’y être sensibilisé.
L’exercice en endurance entraine une augmentation du renouvellement du glucose sanguin. Lors d’un exercice prolongé et modéré (jusqu’à 75% de VO2max) la glycémie est considérée comme relativement stable. Le tissu musculaire oxyde alors des carbohydrates (sucres) ainsi que des acides gras. Le métabolisme du glycogène augmenterait à partir de 75% de VO2max, pour des efforts de plus courtes durées. Les relations entre la capacité de stockage en glycogène musculaire, son utilisation et la performance lors d’efforts à haute intensité (> 100% VO2 max) sont bien établies. Le constat qu’il existerait un rapport entre hypoglycémie et fatigue a été fait pour la première fois en 1979 mais l’association entre hypoglycémie et performance reste à ce jour inconsistante. Des travaux ont en effet révélé que des sujets sains en hypoglycémie étaient capables de réaliser des performances identiques en durée à celles de sujets avec une glycémie maintenue. Dans ces conditions et pour limiter l’abandon, il est probable que la mesure continue de la glycémie n’apporterait pas de plus-value.
La suite de l’article abordera les données disponibles sur l’apport en glucides nécessaire au maintien de l’effort, de l’intérêt du suivi glycémique pour la récupération ainsi que chez des personnes atteintes de maladies.
Stay tuned …