Post WTCS > La course truquée par les motos ?

World Triathlon est l’organisme qui émet les exigences en termes de diffusion télévisuel. Selon les données, cela représente théoriquement environ 1/4 du budget de production d’une course. Face à des couts vertigineux où les villes ne se battent pas assez pour obtenir une WTCS, on est plus dans une dynamique du moins que du plus.

Exit les caméras fixes, sur un parcours vélo de 4km, cela serait pourtant très intéressant. On préfère toujours les hélicoptères aux drones, merci la planète. Et surtout, il faut se contenter d’une course réalisée avec 3-4 motos sur le parcours.

Si dans le passé, on avait félicité World Triathlon, si si, il y a des traces de cela sur Twitter, notre institution est retombée dans le péché avec des motos qui ne sont plus en arrière des pelotons, mais dans certains cas tout juste en avant de peloton.

Dans la course des femmes, on a justement eu le droit au pire scénario possible. La moto était toujours placée devant le groupe de tête afin de montrer les meneuses. Et dans le groupe de chasse, la moto était toujours en arrière…

Ok alex, mais c’est quoi le problème ?

C’est assez simple, il existe des données très claires, des discussions qui font sans cesse surface en world tour sur les conséquences des présences des motos et des voitures sur les courses. Exemple parfait, en TT, l’UCI a du sévir parce qu’ils se sont rendu compte que les directeurs sportifs, collaient leurs athlètes avec une voiture avec une dizaine de vélos sur le toit.

Je vous recommande absolument de suivre le travail de Bert Blocken. Il est le plus vocal sur le sujet, mais surtout, il a fait plusieurs recherches sur le sujet et les résultats sont consternants.

Si vous avez le temps, je vous recommande de lire son étude sur l’impact des motos. N’oubliez jamais, que le gabarit de la moto, son carénage et le caméraman font en sorte que l’impact est nettement supérieur à’un autre cycliste. La distance où le dispositif n’aura plus d’impact est distinctement au-dessus des 20m. De plus, n’oublions pas que la course de ce week-end était d’autant plus particulière avec ses longues lignes droites.

Assez parlé, les chiffres.

Voici les chiffres en fonction du scénario de Cagliari.
Groupe de tête, avec une moto à 20m en avant, on parle d’un gain de 4s sur 1km.
Groupe de chasse, avec une moto à 5 ou 10 m en arrière, on parle d’un gain pratiquement inexistant.

Évidemment, lors de la course de ce week-end, le groupe de tête n’était pas dans la majorité du temps directement derrière la moto. Dans certains cas, oui. Aussi, dans l’étude, on est dans le cas d’un TT, où le cycliste ne profite pas de la présence d’athlète en arrière de lui, parce que oui, la simple présence de cycliste en arrière de vous, vous rend aussi plus rapide.

À noter que ces chiffres s’avèrent totalement pertinent en Ironman.

Il est donc très difficile de connaitre le réel gain. Mais la chose qui est certaine, c’est que le groupe de chasse était bien désavantagé et cela pose un problème pour l’équité de la course.

Disons, que nous sommes très conservateurs, la moto ne permet de faire gagner qu’une seconde au kilomètre, cela donne 4s au tour, soit 40s au total. Cela n’est plus du tout la même course. D’ailleurs, dans la dynamique de course chez les femmes, on a assisté à une perte de temps très linéaire et dans cet ordre.

World Triathlon est conscient de cela, il suffit de regarder Tokyo pour voir qu’il y avait nettement plus de rigueur dans le passé. Alors pourquoi ce relâchement ?

Est-ce qu’il faut éliminer les motos en avant, on a déjà du mal à voir la course… Probablement que non, mais il faut assurer que la proximité et interaction des motos soient identiques pour tous les groupes. De plus, il faudrait vraiment commencer à être imaginatif et jouer la carte des drones.

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