Samedi aura lieu la troisième étape du circuit WTCS, c’est aussi le retour des courses européennes. Cette année, cela correspond aussi aux retours de plusieurs figures emblématiques de notre sport. Dans la liste, on y retrouve Katie Zaferes (USA – présente à Abu Dhabi), mais surtout les réapparitions de Gwen Jorgensen (USA) et de Mario Mola (ESP). Dans ces deux derniers cas, cela devrait être vu comme des grands évènements, parce qu’on a déjà quelques indices sur le niveau de performance.
Mario Mola a récemment gagné le titre de champion du monde. Gwen Jorgensen signe à chaque fois les meilleurs temps en course à pied. Katie Zaferes a dernièrement gagné une coupe continentale. Ces trois athlètes ont tellement dominé leur sport, que tout dépendra de leur faculté à retrouver leur niveau dans les 3 sports.
Oui, mais…
La WTCS a probablement changé, on ne peut plus gagner en étant juste fort en course à pied. Mario Mola s’est perdu dans l’épisode de la Covid. Sa présence au JOs de Tokyo était presque anecdotique et il n’est toujours pas remonté sur le podium d’une WTCS depuis 2019. C’est pourquoi l’espagnol a pris un certain recul pour commencer sa saison plus tardivement. Malheureusement, dans l’opération, il est actuellement 203e mondial et cela signifie qu’il n’a aucune garantie de rentrer sur les WTCS.
À Calgiari, que sa présence est possible grâce à une invitation ou à un échange de dossard. Il est donc dans une autre course, soit celle de retrouver une place permanente sur le circuit de la WTCS. Pour cela, il n’a plus la place à l’erreur.
Gwen Jorgensen est aussi dans la même position, mais le cas des Américaines et aussi particulier. Leur politique est de respecter le classement mondial. Les Etats-Unis peuvent obtenir au maximum 5 dossards. Tant que Jorgensen n’est pas dans ce top 5, ses présences sont hypothétiques puisqu’elles seront impossibles si les courses sont pleines (55 dossards) et si aucune compatriote ne fait l’impasse.
Dans le cas de Calgiari, la présence de la championne olympique de Rio vient du fait que la course n’est pas complète, c’est la condition afin que les États-Unis soient permis de dépasser le quota de dossards.
Dans le cas de Katie Zaferes, elle a aussi profité de l’absence de Taylor Knibb.
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il existe aussi une course dans la course pour le dossard pour Paris. C’est une course selective pour les USA. Si Zaferes et Jorgensen ne sont pas dans le top 5, elles ne seront probablement pas au départ.
Leurs coéquipières l’ont bien compris et la grande majorité ont fait toutes les wtcs depuis le début de saison. Sans opportunité de marquer des points en WTCS (1000 pts), Zaferes et Jorgensen sont déjà dans une mission impossible, c’est pourquoi en Italie, elles n’auront pas le droit à l’erreur.
Oui, mais… le triathlon, il a changé…
C’est le grand questionnement, Gwen Jorgensen et Mario Mola avaient pratiquement une marge d’une minute sur leurs compétiteurs. Ils n’avaient pas besoin de poser le vélo dans le groupe de tête pour gagner. Ils nous ont habitué à de folles remontées.
En parade à Gwen Jorgensen, on retrouve désormais une Beth Potter. Pour Mario Mola, dans son cas, Alex Yee et Hayden Wilde semblent avoir haussé la barre encore plus haut. Cette nouvelle génération est justement la réponse à leurs prédécesseurs.
Ce qui est intéressant avec Katie Zaferes, c’est qu’elle ne s’est jamais vraiment éloignée des podiums. N’oublions qu’elle est double médaillé olympique à Tokyo et aussi médaillé à Rio.
Autre triple médaillé, Jonny Brownlee fera aussi son retour en WTCS cette saison. Il a d’ailleurs confié à tri247 que cette course doit être considérée comme son vrai retour à la compétition et que sa prestation à Quartiera était prématurée. Le plus jeune de la fraterie Brownlee pourra d’ailleurs s’appuyer sur une magnifique performance sur cette course italienne en 2022. Il avait marqué les esprits à vélo pour finalement se faire battre par Alex Yee.
Dernier mot ?
Faut-il respecter les vétérans de notre sport ? Est-ce normal l’attitude de la fédération américaine avec Katie Zaferes et Gwen Jorgensen, dans le sens qu’elles n’ont aucun traitement de faveur malgré leurs palmarès conséquents, et par le fait, et cela est effectivement débattable, leurs coéquipières n’ont totalement prouvé un potentiel très possible de médaillable à paris.
Rendez-vous samedi pour suivre la WTCS de Calgiari.