Non, je n’ai pas ma carte de presse et c’est peut-être beaucoup mieux comme ça. Quelques années plus tard, ce sont à nouveau les 12 travaux d’Asterix. Notre agence ne communique qu’avec ceux-là… Tout ça, c’est l’origine de tout, vous allez comprendre.
J’ai eu la chance d’avoir roulé ma bosse, plusieurs grandes finales, plusieurs Kona, des athlètes pros ultra-généreux. Ils te rappellent toujours que ton travail est important parce que rares sont ceux qui tentent d’illustrer leurs réalités. D’investir plusieurs années à ne faire que cela, écrire sur le triathlon, jusqu’à la fameuse poursuite infondée et qui a coupé net ma motivation.
Ces différentes années, j’étais en mode satellite, pas proche, mais surveillant un peu tout, et je voyais toujours les mêmes débats sans réponse.
En quelques années, j’aurai pensé retrouver un milieu totalement différent où quelqu’un aurait pris ma place. Pour moi, c’est une sacrée mauvaise nouvelle, parce que vu le niveau actuel des athlètes français, on devrait avoir des médias spécialisés aussi performants. Il n’en est rien, ou je n’ai pas vu. On est toujours dans un média sous influence avec des écrits avec intérêts.
Pourtant, on devrait être dans une spirale ultra-positive avec plein d’opportunités, des pratiquants qui réclament du contenu encore plus pointilleux, des vraies analyses de courses comme tri-stats.com, au même niveau que ce qu’il se fait ailleurs… Triathlete aux US, Tri-mag en Allemagne, Tri247, 220Triathlon, il y a un tas de publications qui font un travail d’investigation, qui sont libres de critiquer des organisations et qui ne sont pas pour autant « blacklistées » par elle. Leurs réponses sont justement de s’adapter. La PTO a été constamment critiquée et évolue à chaque évènement. Il y a aussi un aspect de dialogue, il y a une nette différence entre répondre où demander au communicateur d’arrêter tout critique. Exemple parfait, tous les médias qui ont mis en lumière des problèmes techniques avec l’Arena Games, en prenant les témoignages des athlètes, ils ont aussi publié les explications de la Super League, c’est précisément pourquoi, il doit y avoir une transparence et une complicité. Là où tout déraille, c’est quand un média voulant garder les faveurs d’une organisation, vient tout simplement mettre une problématique sous le tapis. Au final, c’est tout simplement un manque de respect pour l’amateur, et cela entrainera tout simplement un désintérêt.
Alors, oui, j’en étais persuadé que quelqu’un allait me remplacer comme le débatteur du triathlon. Chialeur pour certains, mais rêveur pour moi, parce que oui, mes critiques sont surtout parce que je sais que le triathlon peut faire mieux, qu’il doit continuer à rêver et penser qu’il peut être majeur, pas juste un programme facile à passer en différé, bouche-trou.
La bonne nouvelle, c’est que quelques semaines, avec la chaine du triathlon, qui est un allié précieux, et le projet podcast Tri’Chaud, c’est que malgré des différends avec certains acteurs, des ponts ont pu être rétablis.
Pourquoi ? Parce qu’ils savent qu’avec plus d’éléments et leurs explications, on est alors plus précis, enfin mieux maitriser des sujets. Ils savent que Trimes abordent certains sujets à sa manière.
Parce que oui, Trimes n’est pas dans le jugement, mais dans le questionnement et que notre mission, c’est simplement de fournir des pistes de réflexions. Dans quelques cas, je n’ai peut-être pas assez bien suivi ce principe.
Enfin clairement, certains ne veulent absolument pas voir Trimes revenir, comme si les médias couvrant le triathlon devait se contenter de relayer les bonnes nouvelles… ou relancer les débats AGs VS Pro, les cas de dopages, les prix des inscriptions, enfin tous ces sujets qui touchent DIRECTEMENT le pratiquant.
Cette semaine, j’ai réalisé a quel point rien n’avait évolué. On me questionne toujours exactement les mêmes questions.
Exemple, pourquoi les fédérations internationales parlent aussi peu des courses Ironman. La raison est simple, les fédérations sont rarement impliquées dans les carrières des athlètes en longue distance. Donc les féliciter pourrait être vu comme de la récupération.
Pourquoi la finale des Grand-Prix n’a pas été diffusée, la FFtri vous répondra mieux que moi, mais il y a clairement une question de budget, ces retransmissions sont très onéreuses pour un retour sur l’investissement risqué. L’impossibilité de créer une habitude rend la fidélisation impossible. D’ailleurs, c’est souvent à cause de cet aspect que les villes se retirent aussi du calendrier de la WTCS.
Comment se fait-il que la visibilité du triathlon ait aussi peu progressé malgré tous les champions du monde français ? Celle-ci, j’aimerais vraiment avoir une réponse claire.
Il y a clairement eu des avancements dans les dernières années avec plus de triathlons à la télévision, mais dans certains cas, on doit remercier les organisations privées comme Super League et PTO qui luttent pour être à la télé. Avec la WTCS, on est toujours dans la diffusion aux conditionnelles.
Encore ce week-end, on voit que les médias généralistes étaient plus intéressés par le succès de Laurent Jalabert que celui de Sam Laidlow. Comme je l’ai mentionné à un lecteur, cela ne serait pas arrivé en Allemagne, ni en Grande-Bretagne, parce qu’ils ont développé UNE CULTURE D’EXCELLENCE.
Et cela revient justement à mon premier point, est-ce que le journaliste avec sa carte de presse à travailler pour cela ? Non, et voici une piste.
J’ai la chance de pouvoir échanger à presque tous les jours avec des journalistes britanniques et américains qui vivent exclusivement de l’écriture d’articles sur le triathlon et qui eux me respectent et échangent des infos avec moi…
Est-ce qu’il existe réellement de journalistes français qui peuvent se vanter d’avoir ce statut, être à temps plein sur l’écriture en triathlon ? J’en doute totalement, et pourquoi cela ne serait pas possible ?
Est-ce que l’on doit se contenter d’une très courte période pour le triathlon dans Stade 2, Nicolas Geay a probablement manqué d’influence pour une meilleure couverture ? Comme le mentionnera un lecteur, on n’a plus parlé du Tennis avec un tournoi du Grand Chelem, alors que Nice
Est-ce vraiment acceptable sachant que Nice aura cette course à tous les ans, tout comme un certain Tour de France. Est-ce que l’on doit se contenter qu’à Nice, le public était uniquement
ON EST CHAMPION DU MONDE en courte distance, en longue distance, cela devrait être un feu d’artifice d’opportunité, on devrait avoir la presse la plus spécialisée, les meilleures couvertures possibles, tout mettre en œuvre pour que Nice devienne un évènement populaire à l’image des courses vélos d’un jour.
Enfin, pour cela, il faut peut-être s’en donner les moyens.