WT CM Hong Kong > Toujours des athlètes en danger…

Un autre article pour dire que le triathlon a changé, enfin dans ce cas, c’est inopinément un non. Ce week-end, on a eu droit à un autre exemple de l’état précaire du circuit mondial de World Triathlon. Depuis sa création, il y a toujours eu un désir de tenir ses courses dans des centres urbaines, pour deux principales raisons.

La première, c’est que les grandes villes ont la faculté d’acheter des évènements, espérant que cela amènera des touristes. Ses courses sont très chères à produire et seules des grandes métropoles peuvent donc se permettre cette dépense.

La seconde option, qui est rarement réalisée (Hambourg, Leeds), est de penser qu’il fallait aller dans des grandes villes pour exposer le sport aux locaux dans le but d’avoir le plus de monde possible au bord de la route. 

Ces deux conditions font en sorte que les courses peuvent se dérouler dans le Moyen-Orient avec personne au bord de la route, où encore dans des grands centres urbains où on aime faire nager les meilleurs triathlètes du monde dans des eaux où aucun locaux n’oseraient y tremper le doigt de pieds.

Cela fait plus d’une décennie qu’on entend des histoires… Elles ne sont d’ailleurs que très rarement publique parce qu’il ne faudrait pas entacher des réputations. L’année dernière, nous avons pu voir deux exemples très intéressants. À Madrid, lors des championnats d’Europe, deux fédérations se sont objectées à ce que les athlètes nagent dans le lac après avoir aperçu des rats morts. Faits qui n’ont jamais été médiatisés.

Lors de la WTCS Sunderland, plus d’une cinquantaine d’AGs sont tombés malades. Une enquête a démontré que 3 jours avant la course, la présence d’E Coli était 31 fois la limite admise.

Dans le milieu des athlètes élites, il y a une sorte de désinvolture, certains ne croient plus à la validité des tests. D’autres acceptent le fait qu’ils seront malades et ont même intégré des protocoles pour limiter les effets. Néanmoins, les athlètes n’ont aucune alternative et doivent bien s’aligner sur ces courses à risque. 

En toute honnêteté, j’avais cette naïveté de me réjouir de l’apparition de Honk Kong en coupe du monde. C’est une ville assez fascinante en soi, mais sur papier, elle aligne toutes les problématiques avec son urbanité.

Sur l’écran, on a pu assister à une course dans laquelle son vélo et sa course à pied dans une large zone en construction et totalement dénuée de spectateurs. Par contre, sa natation est véritablement spectaculaire avec les gratte-ciels en fond. Tous ceux qui ont eu la chance de se rendre dans ce coin du monde ne se sont jamais imaginés dans ses eaux, et c’est probablement pour une bonne raison.

D’après les rapports, plus de la moitié des athlètes sont désormais malades et contrairement aux épisodes précédents, plusieurs athlètes ont osé communiquer leur agacement sur la situation. Olivia Mathias (7e de la course) a dit, Une autre course avec une mauvaise qualité de l’eau. Je ne suis pas bien.

Cecilia Santamaría a ajouté sur ses médias sociaux, arrêtez de nous faire nager dans les ports ! Nous sommes des triathlètes et nous sommes capables de nager dans des vagues ! L’athlète espagnole a même pointé du doigt World Triathlon.

On doit d’ailleurs s’interroger, si les athlètes sont malades après des courses, est-ce que cela signifie que leur protocole de vérification est encore fiable ? Dans ce sprint final pour la qualification pour les Jeux olympiques, certains athlètes n’ont plus beaucoup de latitudes pour être malade.

Et malheureusement, la réalité, c’est que la grande majorité des courses WTCS et des coupes du monde sont à risque dès lors qu’il y a des précipitations les journées précédentes.

Paris n’échappera pas à cela, encore une fois, dans le milieu, il y a cette croyance que même si l’eau est impropre, les athlètes devront y nager. Malheureusement, cela est devenu une tradition, Londres, Rio, Tokyo, que des eaux troubles et jamais une volonté de changer la donne. Cela va prendre un accident industriel pour finalement obtenir un changement. N’oublions pas que la Seine n’a jamais rencontré les normes européennes.

Selon la ville de Paris, à l’été 2023, la baignade dans la Seine était possible en moyenne 7 jours sur 10, avec des variations selon les sites analysés (71% au pont Alexandre III) alors que 75% des infrastructures sont déjà opérationnelles depuis 1 an.

Pour ma part, je ne comprends toujours pas pourquoi le triathlon s’éloigne autant de la nature. Il existe des lacs avec des eaux pures où les autorités ont tout fait pour les protéger. Pourquoi le triathlon n’est pas allé au Lac d’Annecy ? Pourquoi on ne respecte pas plus les athlètes élites en les plaçant toujours face aux risques…

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