Selon Triathlon Magazine Canada, World Triathlon a décidé d’annuler sa série mondiale de Montréal. La raison évoquée est le fait que l’organisation n’a toujours pas reçu son financement public. Face à un déficit important, le Canada doit réduire ses dépenses et, apparemment, certains évènements sportifs en payent les frais. Ce qui semble plutôt étonnant, c’est que l’organisation semble plutôt évoquer un retard dans l’accord de la subvention et non un refus. Maintenant, c’est un évènement qui serait subventionné à 70 % par l’argent public.
Est-ce une surprise ?
Si je suis un inconditionnel de cette épreuve et qu’elle aura ma reconnaissance éternelle pour avoir introduit le format à manche au niveau de la série mondiale, il n’a jamais eu de ferveur dans la communauté. À plusieurs reprises, cette course avait lieu simultanément que le 70.3 Ironman de Mont-Tremblant.
Pour 2024, la course devait avoir lieu en même temps que le Grand Prix cycliste de Montréal (UCI). Face à tous les coups, la course devait aussi être déménagée vers le circuit de formule 1. J’ai peine à croire qu’il y aurait eu beaucoup de non initié dans l’assistance.
Avec seulement 3 WTCS, les JOs et une grande Finale (Annulation d’Abu Dhabi, Montréal), est-ce que le titre mondial a encore de l’importance. Déjà que les stars sont plus que jamais tenté par des alternatives lucratives comme T100 et la Superleague, le prestige du titre mondiale WTCS s’effrite.
Est-ce avant tout un échec de World Triathlon ?
Dans les faits, le bilan est assez désastreux. Absence des deux plus grandes nations, États-Unis et Grande-Bretagne. Le Canada fini par abdiquer alors qu’il y avait deux épreuves par saison, il n’y a pas si longtemps. L’Océanie et l’Afrique sont toujours absents du circuit mondial.
On ne peut pas dire que le sport grandit, mais plutôt qu’il se dilue. Le grand gagnant dans tout cela, c’est la Superleague et la T100, qui va profiter des trous dans le calendrier, mais également l’Espagne, qui a compris comme « hoster » les seules courses payantes, soit les Grandes Finales.
Explicitement, on ne peut pas dire que cela se bouscule pour être l’hôte d’une étape WTCS. Cela s’explique tout simplement par le coût très important pour produire ces courses. Ce qui semble faire le plus mal aux organisations, c’est le cout de la production télévisuelle parce qu’il y a une incapacité à l’amortir. Si le produit n’est pas assez bon, personne ne va l’acheter, s’il n’y a pas de nouveaux investissements, impossible de l’améliorer, et donc de changer son sort. C’est pour cela que la WTCS est dans un certain marasme et sans vraie innovation. Certaines courses sont d’ailleurs produites par Infront, c’est d’autant plus ironique puisqu’ils sont derrière d’incroyables nouveautés, les plus visibles sont celles dans le ski alpin. Entre les infographies, les drones, ils ont réellement une connaissance qui n’est pas transmise au triathlon.
Est-ce que Montréal pourrait revenir ?
On l’espère parce que si la course est annulée cette année, n’oublions pas qu’il y a plusieurs emplois en jeu. Patrice Brunet a aussi tant donné pour cet évènement que cela serait incroyablement triste si tout cela doit s’arrêter.
À suivre?