Contrairement aux Garçons, la sélection des filles ne souffrait d’aucun suspens pour les titulaires. Cassandre Beaugrand (de droit) Emma Lombardi et Léonie Périault (choix discrétionnaires) représenteront donc la France à Paris dans un mois et demi.
Concernant le rôle de remplaçant, c’est Audrey Merle qui hérite de cette place ô combien importante mais aussi ingrate car il n’est jamais facile de se préparer sans réellement savoir si on fera la course.
Objectivement, c’est la plus forte équipe féminine côté Français de l’histoire des jeux avec tout simplement la leader actuelle du classement mondial et les deux vainqueurs des deux premières WTCS de l’année 2024… rien que ça !
Cassandre Beaugrand
« Princesse Cassandre » a bien grandi et depuis au moins deux saisons, semble arriver à sa maturité sportive. Avec elle, on a l’assurance d’une sortie de l’eau aux avant-postes et d’une des courses à pied les plus rapides, voire la plus rapide du plateau. Le vélo qui lui faisait jadis cruellement défaut notamment sur le plan technique, ne pose plus de problèmes. Bref, elle à tout pour faire au minimum un podium et rêver du plus beau métal si elle est dans un bon jour. La dernière WTCS à Cagliari m’a particulièrement marquée car j’ai eu le sentiment qu’à plusieurs reprises, elle allait lâcher devant les coups de boutoir de Lisa Tertsch en étant décrochée de quelques longueurs, mais elle est revenue pour l’emporter « au mental », chose relativement nouvelle… En effet, avant cela, chacune de ses victoires au plus haut niveau s’était faite après avoir survolé la course à pied et… sur distance sprint… Cassandre, c’est l’atout numéro un de l’équipe pour la gagne.
Emma Lombardi
Quand je pense à Emma, je me dis que c’est le pendant féminin de Léo Bergère. Elle est d’une régularité impressionnante et n’a objectivement pas de point faible. Toujours à l’avant et forte en vélo, avec elle, on est quasi certain qu’elle ne ratera jamais le bon coup si cela part. Je suis aussi toujours émerveillé de la qualité de ses transitions. Je n’ai pas mémoire de l’avoir vu en manquer une seule et 3 fois sur 4 elle sort en tête du parc ou quasiment… Intelligence, sens tactique et faculté de peser sur la course tout au long de celle-ci sont ses caractéristiques… Et c’est assez dingue si on garde à l’esprit qu’elle a à peine 23 ans.
Cependant, lors des emballages en fin de course, il peut lui manquer le petit « Kick » permettant de faire la différence. C’est un peu pour cela que je la vois à la fois possiblement médaillée mais aussi peu probable vainqueur.Je peux évidemment me tromper mais je pense qu’il devrait y avoir quand même au minimum une voire deux filles capable d’aller plus vite, de peu, mais plus vite tout de même dans le money time de la course à pied.
Léonie Périault
Avec Léo, il ne devrait pas y avoir de demi-mesure sur l’épreuve individuelle… À mon avis, ce sera soit la médaille, soit en dehors du top 8 des finalistes. La natation reste le talon d’Achille de Léonie même si ses progrès sont perceptibles… Le fait de s’entraîner avec Léo Bergère lui a permise de passer un cap en vélo et aussi du point de vue de la dynamique de course, de savoir mettre la poignée en coin dès T1 et le début du bike pour boucher le léger trou qui lui fait souvent défaut à la sortie de l’eau. En course à pied, elle semble plus forte que jamais, surtout sur 10 km. L’épreuve des JO, c’est le jour de ses trente ans. Depuis que je la connais, et elle n’était pas bien vieille, j’ai toujours senti une destinée olympique chez cette fille. Ok, ça, c’est totalement subjectif, mais bon, il faut reconnaitre que déjà à Tokyo, en étant loin de son niveau actuel, elle avait crevé l’écran en terminant tout proche de la breloque, un peu à la surprise générale. Tous les voyants sont au vert. Allez Léo !
Audrey Merle
Audrey avait déjà connu le frisson de J.O il y a huit ans… Et il y a huit ans, c’était un peu au dernier moment qu’elle avait hérité d’une place sur le ponton de Rio de Janeiro. Elle ne sera pas dépaysée si cela se reproduit et on sait que cette fille dont la rigueur est la marque de fabrique, n’est pas du genre à négliger une préparation malgré le faitqu’elle n’aie aucune garantie sur le fait de courir. On ne peut pas souhaiter que l’une de nos trois titulaires se blesse, mais si c’est le cas, Audrey saura être présente et à 100% c’est certain… Et puisqu’on parle de blessure, cela permet aussi d’avoir une pensée pour Mathilde Gautier qui aurait largement pu bénéficier de ce rôle sans la sienne.
Quel choix pour le relais.
Mon avis pour les filles, est un peu différent que chez les garçons. Il faut attendre de voir ce qu’il peut se passer sur la course individuelle pour définir l’équipe. Ces trois filles sont très proches et personne ne peut affirmer qui est la plus rapide sur ce format où les qualités individuelles sont prépondérantes et où la course, pour les filles, se rapproche beaucoup d’une course individuelle… (elles seront relai 2 et 4). En tout cas, on a trois athlètes world class… Et si on regarde les deux nations qui étaient devant nous aux derniers J.O, on est, sur les quatre athlètes, au-dessus, sans discussion… Objectivement, on est au-dessus de toutes les équipes d’ailleurs… Ça met la pression, c’est sûr, mais c’est la vérité !